Auto-compassion : ne pas se saboter soi-même

mais vous avez vu les stages de positivismes fort cher sur Internet ?

Rien à voir avec la photo ou le Mac. J’ai juste été intrigué par le fait que l’autocompassion soit si à la mode. Tellement que je suis à la limite de trouver cela un attrape-gogo, un nouveau piège par des gourous avides d’argent.

On est bien d’accord, ce qui suit n’est que mon avis à partir de ce que je sais et comprends du sujet. Je ne suis pas un spécialiste de la chose. Mieux, je n’y connais presque rien, mis à part quelques poncifs qui présentent l’autocompassion comme la clé de la santé mentale, comme une invitation à se traiter avec autant de gentillesse et de compréhension qu’on le ferait avec un ami.

Il y a quand même pas mal de platitudes dans ce que j’ai pu entendre ou lire. Cela va de « être conscient de ses pensées et ses émotions » à « vous n’êtes pas seuls, d’autres personnes dans le monde vivent des difficultés comme vous« . Ce n’est pas le concept de se connaitre soi-même ? Bref, en simplifiant, je dirais que l’autocompassion aboutit à ne pas s’apitoyer sur soi-même en acceptant le fait qu’on ne soit pas parfait, qu’on a des émotions. Et qu’il convient de se montrer positif.

Ce qui est vrai, c’est que la vie, ce n’est pas les selfies et stories idylliques que l’on peut suivre sur Instagram et divers TikTok. Ces endroits où il fait bon d’étaler un bonheur sans faille. L’existence n’est pas facile, elle serait même plutôt chaotique avec des épreuves, des coups durs qu’il faut surmonter. On a le droit d’être malheureux. C’est même inévitable. Après, chacun réagit à sa façon. Certains vont positiver à mort et s’en sortir, d’autres vont réagir aux chocs négativement et s’enfoncer dans une spirale destructive. Avec la souffrance morale à la clé. Une détresse dévastatrice, l’individu perdant peu à peu ses repères. Plus tôt on comprend cela, plus tôt on s’apprend, mieux cela vaut.

Pour y arriver, nombreux sont ceux qui ont besoin d’aide et il y a des personnes qui ont été formées pour cela pendant quelques mois/années. Il ne faut pas le nier. Ce sont les médecins, les psychologues, les psychiatres… Il y a pas qu’eux évidemment. Il existe d’autres catégories qui connaissent « l’âme humaine » et qui peuvent apporter une aide (certains curés, imams, moines bouddhistes…), mais souvent ils ont fait des études de théologie ou similaires.

Depuis peu on voit apparaitre les professeurs de méditation, diplômés de nulle part puisqu’il n’existe pas de diplôme reconnu. Des sociétés (lucratives) privées proposent moults enseignements avec des expressions ronflantes de type « Protocole MBSR établi en collaboration étroite avec le Center For Mindfulness de l’Université du Massachusetts dont l’équipe historique est partie pour le Mindfulness Center de l’Université de Brown« . Toutes prônent l’autocompassion. Personnellement, quand je traduis les accroches et commentaires (« depuis que je te lis, je positive et vais mieux« ), la confiance ne règne pas !

On peut et on doit s’interroger sur les motivations de cette nouvelle profession. Je suis persuadé que la majorité d’entre eux sont prêts à offrir une vraie aide gratuitement ou presque. Qu’ils puissent apporter réellement un bien-être à ceux qui souffrent. Mais nombreux seront les individus prêts à tenter leur chance de ramasser le pactole avec la détresse des gens ou, pire, les embrigader dans un mouvement de type sectaire.

J’ai donc du mal avec ces nouvelles professions 'bien être'. Peut-être parce que j’estime n’en a pas avoir besoin…
J’ai une assez bonne connaissance de mes failles et mes faiblesses, mais aussi les points importants qui sont le socle de mon moi. J’ai la chance d’avoir des fondations solides et une forte dose de confiance en moi. Et si des zones d’ombre existent encore, j’ai suffisamment eu de pépins de vie pour savoir que j’avancerais toujours dans le bon sens. Connaitre son mode de fonctionnement, ce n’est déjà pas si mal.
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