En ce début 2020, c’est l’heure du bilan photographique de l’année 2019. La question est de savoir si j’ai de bonnes photos en ma possession.
Si j’en crois ma première impression au moment de rédiger et sans regarder mon catalogue d’images, 2019 a été une très mauvaise année. Et donc qu’il n’y a pas de bonnes photos. Mieux en fouillant ma mémoire, aucun vrai souvenir ne surnage. Tout me paraît flou, vague, avec un sentiment dominant de frustration. Mon cerveau faisant défaut, il convient de se remettre au juge de paix qu’est Lightroom, afin de pouvoir faire un bilan chiffré.
De bonnes photos d’un point de vue comptable ?
Quelques chiffres, un tableau et une première conclusion.
Année | Nbr de clichés | Street, Paysage, Autres | Shooting | 5 | Label « Best » |
2015 | 8906 | 5474 | 2622 | 121(71 studio) | 37 (17 studio) |
2016 | 10907 | 8774 | 2133 | 198 (21 studio) | 34 (5 studio) |
2017 | 9203 | 7623 | 1580 | 109 (30 studio) | 41 (12 studio) |
2018 | 8514 | 7868 | 646 | 213 (26 studio) | 35 (6 studio) |
2019 | 7048 | 3792 | 3255 | – | – |
Une première constatation, qui se trouve être une confirmation, d’un simple point de vue comptable, 2019 est la plus mauvaise de ces 5 dernières années. Si je n’avais pas fait quelques séances de studio, il n’y aurait que 3383 clichés au catalogue. Même 2015, qui fut une année misérable sur bien des points, a été plus prolifique.
Deuxième constatation, les prises de vue en studio ont représenté presque 3000 clichés. C’est vrai que quand tu ne partages pas le modèle dans le cadre d’une séance à plusieurs, il est plus simple de faire ce dont tu as envie, comme tu as envie. Il y a plus de tâtonnements, mais aussi une plus grande liberté. La possibilité d’expérimenter des choses, de varier les prises quitte à ce que les photos soient ratées. Mais c’est aussi comme cela qu’on progresse. Et puis parfois, même si la croit rater, la photo dégage quelque chose.
Il n’empêche qu’en 2019, c’est presque 45 % de ma production totale. Tout cela en 4 séances, soit moins de 8h de prise de vue. Il n’y a rien de très normal dans tout cela.
Troisième constatation, celle du faible nombre de sorties. Quelques WE hors de la région parisienne (le traditionnel WE dans la Loire, un peu de Normandie, un peu de Bretagne et de Charente) et une semaine en Crète. C’est très très faible. Je le savais, l’avais constaté et déploré. Les raisons sont multiples. En l’absence de véhicule, c’est compliqué de s’éloigner de Paris sur un coup de tête, au dernier moment. Désormais, tout doit être planifié et je reste souvent dépendant de tiers. Néanmoins, il existe des possibilités pour améliorer cela.
Quatrième constatation, celle que mon terrain de jeux habituel pour la pratique de la street, Paris, ne me fait plus trop envie. Toujours revenir aux mêmes endroits, c’est lassant. Reste quand y réfléchissant, il est très vraisemblable que cette lassitude vienne surtout de mon état d’esprit qui n’a fait que se dégrader depuis 2 ans. Ce dernier est sur une pente aussi descendante que mon pouvoir d’achat. Y’a pas à dire, le boulot dans de mauvaises conditions, ce n’est pas génial. Peut-être que c’est le moment de changer d’employeur.
Une fois les constatations faites sur le faible nombre de clichés réalisés, il faut garder à l’esprit que je n’ai pas obligatoirement fait que de mauvaises photos. Pour le savoir, c’est encore vers Lightroom que je tourne mon regard.
Ma méthode de classement
Un petit retour sur ma méthode de travail et de classement s’impose.
Sauf cas exceptionnel (absence d’ordinateur avec moi), je transfère mes photos sur mon ordinateur en fin de journée. Après l’importation dans Lightroom, je passe en revue tous les clichés afin d’éliminer les ratés (floue, surex, sousex, mal cadré) et effectuer une première sélection en attribuant une étoile aux images prometteuses. C’est le tri obligatoire déjà évoqué l’année dernière ! Puis, je laisse passer quelque temps avant d’entamer le développement basique (le mode « auto » de Lightroom) des 1 .
Celles qui méritent d’aller plus loin vont avoir une deuxième étoile, ce qui me permettra d’effectuer plus tard un développement personnalisé. C’est à l’issue de celui-ci que l’image aura droit à son classement « final », entre 3 et 5 . Une photo à 4 étoiles est une photo correcte, tandis qu’une à 5 étoiles est une bonne photo. Selon mes critères. Et puis il y a les photos d’exception, ces clichés à 5 qui recevront en plus le label « Best » (le libellé bleu, la touche 9 du pavé numérique).
Ainsi, en 2018, il y a eu 215 photos 5 et seulement 35 labélisées « best ». Sur 8514 clichés. Ce n’est pas énorme, mais c’est pourtant pas mal, car j’essaye de placer la barre assez haut pour attribuer une notation.
2019, un bon cru qualitatif ?
C’est donc le moment de vérité. Ai-je de bonnes photos ? Régulièrement, je me replonge dans Lightroom pour voir mes photos et modifier le classement. Il y a des photos qui se bonifient avec le temps, et d’autres pour lesquelles mon regard a évolué… Il arrive aussi que j’améliore un développement, voire que je le refasse car il était mauvais (rare, mais cela peut arriver).
Au fait, qu’est-ce qu’une bonne photo ? Je n’en sais rien au fond. Ce que je peux dire, c’est que l’aspect technique « aux petits oignons » n’est pas ce que je recherche. La règle des tiers (dont je ne suis pas spécialement fan), la parfaite exposition, et tout ce que les experts utilisent pour juger une photo, ce n’est pas ce que je recherche. Une photo peut être techniquement parfaite, mais si elle ne dégage aucune émotion (une notion tellement subjective et propre à chacun d’entre nous), elle ne deviendra jamais une bonne photo. Mon critère d’une bonne photo est sans doute que cette dernière doit raconter une histoire. Des gens perdus, à la recherche de quelque chose, un paysage qui devient fantasmagorique… Peu importe. Tant qu’elle me parle, c’est ce qui importe.
Parfois c’est plus facile de trouver de bonnes photos ailleurs, quand on voyage loin de nos contrées habituelles. On a tendance à croire que les gens et les paysages y sont plus photogéniques. Une solution de facilité qui vient de l’impression d’avoir fait le tour de ce qui nous entoure au quotidien.
Mais toutes ces dérives ne répondent pas à ma question initiale. Sur les 3792 clichés non-shooting, j’ai 59 photos 5 dont 26 sont labélisés « best ». Si on ajoute les clichés shooting, les nombres augmentent sensiblement (128 et 50).
Voici le bilan 2019 :
Année | Nbr de clichés | Street, Paysage, Autres | Shooting | 5 | Label « Best » |
2019 | 7048 | 3792 | 3255 | 128 (69 studio) | 50 (24 studio) |
J’ai donc de bonnes photos pour 2019 et j’avoue que cette pensée me rassure. Que malgré la morosité qui m’a envahi en 2019, il y a de bonnes choses. Maintenant, en route pour 2020.
Crédit photo : © fyve