Boîtier reflex, s’accrocher au passé

Contrairement à d’autres marques, les pentaxistes ont une tendance à rester beaucoup trop fidèle à un boîtier parfois dé-passé, ce qui entraîne d’autres complications. Il n’y a pas très longtemps, on m’a raconté l’histoire d’une personne qui souhaitait acheter un objectif récent pour son vénérable K-10D. Malheureusement pour elle, le K-10D, bien qu’étant encore un boîtier produisant des photos de bonne facture, est très ancien. Il a désormais 12 ans ce qui est un âge canonique en photographie numérique. Et surtout qui n’est pas maintenu, ce qui fait que des objectifs postérieurs à 2010 ont parfois du mal à être utilisés sur ce reflex.

Cette personne a été fort mécontente vis-à-vis la marque Pentax. Pourtant, ce n’est pas tellement mieux ailleurs où certains fabricants ont rendu incompatibles des objectifs avec les différentes gammes d’objectifs. Une attitude peu sympathique.

S’accrocher au passé

Conserver comme unique boîtier un reflex de 12 d’âge a-t-il un sens ? Contrairement à certaines boissons qui se bonifient avec le temps, les appareils photo numériques subissent la dure loi de l’obsolescence. Celle-ci n’est pas programmée, mais subie par les progrès fulgurants de ce secteur d’activité. De nos jours, les boîtiers intègrent de l’électronique, beaucoup d’électronique. Dont un élément essentiel, le capteur. Or ce dernier n’a cessé de s’améliorer au fil des années, même si depuis 3 à 4 ans, le rythme de ces améliorations s’est ralenti. Du temps de l’argentique, ce qui comptait, c’était la pellicule. Avec le numérique, la pellicule a été remplacée par le capteur.

Mais il n’y a pas que le capteur. C’est toute l’électronique qui évolue et qui fait bénéficier d’avancées intéressantes. Et les domaines impactés sont nombreux. On peut prendre au hasard la gestion des haut ISO (aujourd’hui, photographier à 3200 ISO est faisable), le traitement des données en provenance du capteur ou l’AF (autofocus) en amélioration régulière.

Le Pentax K-10D premier vrai reflex numérique (© Ricoh Imaging)

 

Faire donc l’impasse d’un changement de boîtier, cela revient à s’interdire de nombreuses évolutions. Il ne s’agit pas ici de vous inciter de changer de boîtier à chaque nouvelle sortie. Mais plutôt de ne pas s’arc-bouter sur le passé et accepter l’idée de profiter d’une électronique plus récente.

Conserver un vieux boîtier ou changer de temps en temps ?

La démarche de conserver un vieux boîtier dé passé et s’y accrocher n’a pas de véritable sens. Certes, garder un boîtier en activité 12 ans après son achat initial permet le sentiment d’avoir rentabilisé son achat. Surtout s’il remplit fort honorablement son office en prenant des clichés. Mais cela revient à vouloir utiliser une pellicule argentique des années 40 en 2018.

Un capteur créé dans les années 2005 n’offre pas les mêmes capacités de reproduction d’image qu’un capteur des années 2010, et encore moins qu’un capteur des années 2015. De la fin des années 90 à 2015, les progrès étaient constants, d’une année sur l’autre. Depuis 3 à 4 ans, on perçoit une certaine stagnation. Il semble qu’un mur invisible se dresse sur le chemin de la montée en pixels. 24 Mpx pour un capteur APS-C et 36/50 Mpx pour les capteurs FF. Il devient plus compliqué d’aller au-delà tout en conservant des qualités et des performances dans tous les domaines (comme la rafale par exemple).

K-1 et K-1 mk II, deux boîtiers similaires, mais une électronique boostée pour le deuxième opus (© Ricoh Imaging)

 

Mais changer tout le temps est aussi un non-sens. À moins d’être geek ou acheteur compulsif, les appareils qui sont renouvelés chaque année par les constructeurs sont souvent assez similaires à ceux de l’année précédente. Pourquoi donc renouveler à chaque nouvelle sortie ? Mis à part le fait que renouveler fréquemment permet de revendre le matériel actuel sans trop y perdre ; il vaut mieux laisser 2 ou 3 générations entre les boîtiers. Le bond technologique est alors suffisamment important pour que le photographe y trouve son bonheur.

Dernier point à garder en tête : un boîtier qui a 3 ans et moins de 20 000 déclenchements n’est pas vieux. Mais un de 2006 avec 30 000 déclenchements ou plus, l’est.

Chateau de Chmabord en réfection, de nuit

 

Ces réflexions en amènent d’autres, dont une sur ce qu’il faut privilégier lors d’un achat.

Bientôt.

 

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