Quand on décide d’acheter ou de vendre un boîtier en occasion, vient rapidement une question essentielle, le nombre de déclenchements. En dehors de l’état visible de l’appareil, ce nombre est l’un des indicateurs de santé d’un appareil photo.
L’obturateur, une pièce qui s’use
L’obturateur mécanique est un élément faillible. Parce qu’il met en œuvre des mécanismes mobiles qui s’usent au fil de l’utilisation. Chaque constructeur conçoit ces mécanismes pour supporter un certain nombre de déclenchements. Plus on va s’approcher de ce nombre, plus grande sera la probabilité que le mécanisme se casse, entraînant la fin du boîtier, la réparation pouvant coûter plus cher que d’en racheter un nouveau. C’est ce que l’on appelle l’usure… et non l’obsolescence programmée.
Il convient de garder à l’esprit que le chiffre fourni par le fabricant est indicatif. L’obturateur ne va pas se casser sitôt la barrière atteinte. Il n’y a pas d’obsolescence programmée. Les constructeurs indiquent simplement qu’un boîtier a été conçu pour un fonctionnement de 100 000 déclenchements (ou plus, ou moins) ou cycles.
En théorie, avant d’atteindre ce chiffre, le boîtier ne devrait pas tomber en panne. En pratique, l’obturateur peut se casser avant, mais il peut aussi dépasser largement le seuil. Car il y a beaucoup de facteurs qui vont entrer en jeu, comme l’entretien, l’utilisation plus ou moins intensive, les chocs reçus, etc.
Pourquoi connaître le nombre de déclenchements ?
C’est lors de l’achat (ou de la vente) d’un boîtier qu’il est important de connaître son nombre de déclenchements.
Un boîtier a déjà fait 40 000 déclenchements alors qu’il est prévu pour en supporter 50 000, est un boîtier dont il conviendra de se méfier. Mais s’il en supporte 300 000, cela voudra dire que vous aurez une marge de tranquillité non négligeable.
En général, les boîtiers Pentax supportent environ 100 000 déclenchements pour l’ensemble de la gamme, soit les K-1 et K-1 II, prévus pour 300 000. Cela veut dire qu’en occasion, un K-1 à 30 000 déclenchements a encore une grande espérance de vie.
Boitier Pentax, comment trouver ce chiffre magique ?
Pentax, comme de nombreuses autres marques, a bien fait les choses en enregistrant ce chiffre dans les données Exifs de chaque photo. En théorie, il suffit d’aller chercher le bon champ et le tour est joué. En pratique c’est un peu plus compliqué, car tous les logiciels permettant de lire les données Exifs ne montrent pas ce champ, comme par exemple Lr !
Voici quelques méthodes.
Lightroom
De manière native, Lr ne sait pas trouver le bon champ, bien qu’il affiche un nombre assez important de données Exif. C’est que ce champ est bien caché. Heureusement une parade existe avec le plug-in payant (même si on peut l’utiliser gratuitement) jf Metadata Viewer. Une fois installée, il suffit de choisir une photo, puis se rendre dans le menu Fichier –> Module externe Extra –> View Master Image Metadata.
Une boîte de dialogue s’affiche et il suffit de rechercher le champ Shutter Count
OS X & Windows
Sous OS X, on aurait pu croire que le couteau suisse Aperçu permette de trouver ce champ, malheureusement, il n’en est rien. De manière gratuite, il faut utiliser le logiciel XnViewMP, dont l’interface est archaïque et peu « user-friendly » (conviviale). Mais au moins, il est capable de fournir la donnée, si on sait où la chercher. On peut aussi trouver l’excellent ShutterCount sur l’AppStore. Il suffit de glisser une image sur sa fenêtre et on obtient le modèle, le numéro de série et le nombre de déclenchements. Très pratique.
Côté Windows, il existe de nombreux utilitaires gratuits comme Kuso Exif Viewerou encore le couple ExifTool + ExifToolGUI, ce dernier étant l’interface graphique des outils ExifTools (qui existent aussi pour OS X).
Solution Web
Quand rien ne fonctionne ou que vous n’avez pas vos outils habituels sous la main, il reste le Web !
Prenez une photo au format JPEG. Pour des raisons de commodité, vous pouvez restreindre la taille de l’image et la compression au maximum (réglages côté boîtier). Une fois la photo prise, allez sur Camera Shutter Count et uploadez votre image. Au bout de quelques secondes, le chiffre apparaîtra.
Il existe d’autres services, mais celui-ci reconnaît de nombreux boîtiers Pentax…
Boîtiers autres marques
La plupart des boîtiers Canon vont nécessiter le logiciel EOSInfo (windows). Il conviendra alors de relier le boîtier à l’ordinateur, de lancer le logiciel et de démarrer le reflex. Au bout de quelques secondes, s’affichera à l’écran le nombre de déclenchements.
Pour les autres marques, la plupart du temps la procédure évoquée ci-dessus dans « Solution Web » sera opérationnelle. Et si le site proposé n’est pas capable de trouver le bon champ, vous pouvez vous rabattre sur celui-ci.