Raymond Depardon est un photographe reconnu, co-fondateur d’une des agences les plus en vue, j’ai nommé Gamma. Son métier, il l’a exercé dans de nombreux pays du globe (du Chili à l’Afghanistan, du Liban au Vietnam), faisant des reportages dans le style américain de Life. Il a également commis de nombreux films d’actualité (comme « 1974, une partie de campagne » sur VGE).
Lors de récentes expositions, j’ai pu voir à nouveau ses clichés. Malheureusement pour moi, ce grand monsieur de la photographie ne m’a jamais réellement fait « tripper ». À chaque fois que j’ai vu ses photos, l’enthousiasme n’a pas été envahissant. Et ce n’est pas sa production de mai/juin 2012 qui a remonté mon admiration envers lui.
Souvenez-vous :
Tonalité désuète, au format carré qui ne convient absolument pas pour ce type de portrait institutionnel, cette photo fait amateur, en provenance d’un polaroïd et non d’un rolleiflex (mythe du 6×6) comme c’est le cas.
Une exposition lui est consacrée actuellement au Grand Palais. 160 photos, en grand ou petit format. 160 photos en couleurs. La plupart au format carré, un format que j’apprécie. 160 photos dont seulement 5 ont retenu mon attention (4 appartenant à la série « Glasgow »). C’est peu.
Quant aux autres, j’ai l’impression de faire jeu égal. Cela fait très prétentieux de le croire et le dire. Pourtant, c’est la seconde fois en peu de temps que je me fais cette réflexion. Au salon de la photo tout d’abord et ensuite au Grand Palais. Certes il y a des gueules formidables du Tchad, du Liban, du Chili et d’ailleurs. Mais une fois passé en revue les moments si doux, il ne reste presque rien dans ma mémoire.
Évidemment, cet avis n’engage que moi. Et il est sûr que Télérama et autres bien pensants du microcosme parisianiste trouveront dans cette exposition un moment de sincérité dans l’émotion. Mais l’émotion était tellement fugitive que je ne l’ai pas vu, ou si peu.
Le mieux est d’y aller. Vous vous ferez votre propre jugement.
Raymond Depardon, Un moment si doux. Grand Palais à Paris, jusqu’au 10 février 2014. Les photos sont bien évidemment de Raymond Depardon. Si ce dernier ou ses ayants droit demandaient un retrait des images, je le ferais.