À moins de shooter en JPEG (et encore), développer ses images est obligatoire. Comme à l’époque de l’argentique où, pour avoir une photo finie de qualité, le photographe ou son tireur passait parfois plusieurs heures à travailler un cliché. Ici en rehaussant les noirs, là en éclaircissant quelques zones d’ombres. En témoignent les nombreuses planches contacts emplies d’indications des photographes comme Sabine Weiss, Lucien Guergue, Salgado et tant d’autres. Avant, on appelait cela le développement, désormais c’est le post-traitement.
La seule différence, c’est que la chambre noire et les produits chimiques se sont transformés en écrans et ordinateurs. Avec une nuance importante : le travail en chambre noire n’était accessible qu’aux photographes ou aux tireurs professionnels, ainsi qu’à une petite population d’amateurs très éclairés. Certains tirages argentiques pouvaient nécessiter plusieurs minutes, voire plusieurs heures de travail. Avec le risque de devoir tout jeter en cas d’incidents ou d’accidents. Supprimer des détails. Indésirables ou gênant, jouer avec la lumière ou encore déboucher des ombres nécessite en argentique un certain doigté. Et si le process est accessible au grand nombre pour les pellicules Noir et Blanc, il en va tout autrement pour la couleur.
Le numérique a balayé tout cela. L’outil « ordinateur », accompagné de logiciels parfois dotés d’intelligence artificielle, a rendu les choses infiniment plus simple. En cas d’erreur, il suffit de faire un retour arrière. En 2 clics, on obtient une image correcte et exploitable. En une dizaine, une image exceptionnelle, du moins si le cliché de départ a du potentiel. Et, 3 clics plus tard, le ciel a été remplacé ! Désormais, le développement est devenu, sous sa forme « Post traitement » un élément constitutif commun de la photo d’aujourd’hui.
Quand on shoote en RAW…