Envisager le DFA 21 f/2.4 Limited

Je n’aime pas les UGA, les Ultra-Grand-Angle, ces objectifs qui offrent un champ visuel très élargi. Ce n’est pas nouveau, je l’ai souvent dit et écrit. Pendant quelques années, j’ai eu le DFA 15-30/2.8, mais qui ne m’a jamais donné satisfaction. Ce n’était pas tant son poids et son encombrement qui me déplaisaient, mais le sentiment de ne pas savoir le maitriser avant la focale de 24 mm. Quand je me suis rendu compte que 80 % des photos étaient prises entre 21 et 30 mm, je m’en suis séparé. Depuis, je n’ai rien en dessous du 24 mm proposé par mon zoom DFA 24-70/2.8 ! Et cela ne me manque pas (vraiment).

Enfin, c’était vrai jusqu’à ce que j’essaye le DFA 21 Limited. Parce que, malgré tout, j’ai embarqué un DFA 21 Limited lors de ma dernière escapade dans le sud de la France. Et… que ce soit à Nîmes pour les arènes ou à Avignon devant le Palais des Papes, je dois reconnaitre qu’il m’a apporté le petit supplément magique. Celui qui m’a permis de prendre des clichés de manière plus élargie.

Évidemment, si on peut tout pratiquer avec un objectif, il y a des focales qui restent contre-indiquées à certains usages, le résultat n’étant pas toujours présent. Sur un FF, puisqu’il est conçut pour, le champ visuel est trop large pour pratiquer la photo de rue. Ce qu’on prend au mieux, c’est de la photo de paysage dans la rue. Sur un APS-C, il « devient » un 32 mm, une focale parfaite pour de la photo urbaine.

Voici un retour sur ce nouveau DFA 21 Limited.

La prise en main du DFA 21 Limited

La sensation en main est que cet objectif dispose d’une construction tout en métal. Ce qui explique en partie le poids de presque 420 gr. En même temps, l’objectif accueille un moteur pour une mise rapide et silencieuse… du moins autant que le buzzzzzz d’un moustique. Certes, cela n’a rien à voir avec celui produit par l’entrainement direct via le boîtier (le screw drive). Ce qu’on entend est léger, parfois un peu agaçant dans des endroits très calmes, mais jamais bruyant. D’ailleurs, en extérieur, il ne se fait pas entendre. 

Le bouchon avant, en métal, s’emboîte sur l’objectif, et plus exactement sur le pare-soleil (solidaire). Il y a quelques indications d’ouvertures, de distances et les échelles de profondeur de champ sont gravées directement sur le fût.

DFA 21 Limited
Disponible dans une finition argent (silver) ou noir (black) – © Ricoh Imaging

La bague de mise au point, métallique, est fluide sous les doigts. Elle est suffisamment large pour permettre une bonne utilisation, même quand on possède, comme moi, une main un peu grande (et/ou des doigts épais). La rotation s’effectue sans à-coup, de manière souple. Je n’ai pas eu de gêne particulière lors de son utilisation. En même temps, j’ai principalement utilisé l’objectif en mode AF, profitant ainsi du petit moteur DC. Un moteur intégré qui apporte une bonne rapidité lors de la mise au point. 

Son principal défaut reste les dimensions et le poids (74 x 89 mm pour 416 gr). J’avais espéré une compacité plus importante et une bonne centaine de grammes en moins dans mon sac à dos. 

Mes constatations sur la qualité optique du DFA 21 Limited 

Pour commencer, une précision très importante. Si la monture est bien la traditionnelle baïonnette K, c’est l’évolution KAF4 qui est utilisée ici. Le diaphragme est donc électronique, ce qui limite son utilisation aux boîtiers reflex récents. Du moins tous ceux qui sont sortis à partir du K-S1.

DFA 21 Limited
Arènes de Nîmes, extérieur – 1/160 s à f/9, ISO 100

Quelle que soit l’ouverture, j’ai constaté une distorsion permanente de type barillet. Aucun changement d’ouverture n’apporte de modification, ce qui est un peu logique. La distorsion est visible quand on photographie à l’horizontal un mur de brique, surtout quand on est proche (1m50). Il faut relativiser tout de même, car en Post-Traitement cela se corrige très facilement (la valeur correctrice est comprise entre +2 et +3 avec Lightroom).

Arènes de Nîmes, intérieur – 1/250 s à f/9, ISO 160 – Une photo que je n’aurais pas pu faire avec le 24-70 !

À l’usage, dans des conditions réelles d’utilisation, si la distorsion existe bien, elle est moins perceptible que face au mur de brique. Ce sera plus des sensations de trop haut (flèches d’église démesurées) par exemple. 

Arènes de Nîmes, intérieur – 1/250 s à f/8, ISO 200

Les AC entre f/2.4 et f/4 sont présentes dans les branches d’arbres ou des balustrades. Que le soleil soit direct ou en réflexion indirecte. Là encore, il convient de relativiser, car il faut agrandir l’image à 100 % pour voir ces franges vertes ou violettes, tout en sachant où chercher. Les logiciels de PT, quand les photos sont prises en RAW, en viennent à bout sans problème. Je ne suis pas certain qu’en condition réelle de vue, on soit gêné par leur présence.

Petite astuce : si vous shootez en JPEG, activez la correction des AC et de l’objectif dans les menus de votre boitier. Vos photos apprécieront et vous aussi puisque ce traitement ne sera plus à faire a posteriori dans un logiciel (lequel ne le proposerait peut-être pas).

DFA 21 Limited
Arènes de Nîmes, couloir – 1/30 s à f/5.6, ISO 1250

Reste l’homogénéité entre le centre de la photo et un des bords. C’est peut-être le faux pas de cet objectif. Cette homogénéité devient parfaite qu’à partir de f/5.6, pas avant. Ça, c’est si on regarde des photos de tests et qu’on compare à 200% ! Car en conditions réelles d’utilisation, cela n’a que peu d’impacts. Les UGA sont utilisés principalement en extérieur et il convient souvent de fermer un peu. S’il est très bon entre f/5.6 et f/11, il faut souligner qu’avant f/5.6, il ne démérite pas du tout.

DFA 21 Limited
Église Sainte-Beaudile, Nîmes – 1/320 s à f/8, ISO 100 – Une distorsion de perspective inévitable

 

Je suis agréablement surpris par cet UGA, ce qui est en soi un évènement. D’abord parce qu’il propose d’excellentes images. Ensuite parce que c’est la première fois que j’ai pu utiliser une focale de ce type sans être gêné. Assez large, mais pas trop large. Il est donc tentant et j’aimerais bien l’emmener à La Réunion lors de mon prochain voyage.

DFA 21 Limited
Sur le pont d’Avignon… – 1/320 s à f/9, ISO 500

 

Si vous désirez l’acheter, n’hésitez pas à utiliser ce lien.

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