Je me souviens de presque toutes mes promenades
Des marches à la recherche d’images qui me parlent.
Le déchet de ces virées est énorme, et comme je ne jette presque jamais rien,
Il y a accumulation sur le disque dur, les clichés se collant aux précédents.
Pourtant, je ne me souviens pas de tout, juste presque de tout,
Car parfois, la mémoire défaille, victime d’un lointain burn
Qui aura au final laissé plus de traces que je le pensais.
Il y a des moments où le sentiment d’être sur le fil du rasoir existe.
Il faut alors que je m’évade au plus vite, que j’aille ailleurs
Afin de recentrer mon attention sur l’essentiel, moi.
L’emploi n’est qu’accessoire, ce qui permet de vivre ma vie.
En aucun cas il n’est ma vie, le point central de l’existence.
Je largue les amarres. Pas autant que je le voudrais,
Pas quand je voudrais, arrimé que je suis par la chaine du travail,
Celle-là même qui autorise mon évasion. Un cercle sans fin…
Je marche, seul je préfère, cherchant, vidangeant, revenant à la vie.
Il n’y a là ni déprime ni de dépression même hivernale,
Juste la brutale constatation de la nécessité de se laver l’esprit.
Souvent, régulièrement pour être à l’aise dans mes baskets,
Il me faut sortir, m’imprégner de l’extérieur, dépister les histoires.
Il y a des visages et des situations qui restent inscrits.
Des moments où, peintre de l’éphémère, on est maitre du temps.
Ces marches à la recherche d’images qui me parlent,
Je me souviens de toutes mes promenades. Ou presque…
