Se renouveler photographiquement parlant dans un endroit qu’on commence à bien connaitre, où les paysages ne changent guère, ce n’est pas facile. Et si, pour des raisons de temps, de circulation et (principalement) de flemmardise, l’espace dans lequel on évolue est restreint, la mission devient impossible. Or, pendant quelques jours, je suis resté sur une bande de 2 km de long pour 150 m de large. C’est honteux, je le reconnais. J’étais parti pour me changer les idées, pas dans le but de shooter.
C’est quand je fais de la photo de manière solitaire, sans contrainte, que je m’exprime le mieux. Je tolère certaines personnes parce qu’on pratique de façon similaire… au prix de quelques concessions. Avec les autres, c’est-à-dire presque tout le monde, je préfère éviter cette activité, n’arrivant pas à entrer dans ma bulle. Il me faut une forme de concentration molle, où je suis envahi par ce qui m’entoure, filtrant à la manière d’une huitre le mouvement autour de moi.
En ce début mai, j’étais parti pour un changement d’air. C’est sans regret que mon matériel était resté chez moi. Seul un GR III m’avait accompagné, des fois que le hasard s’en mêle. J’ai donc été surpris d’avoir 23 clichés susceptibles d’intégrer une galerie. Certes, il n’y a pas de cohérence, pas d’unité. C’est juste des fragments d’instants.
