Avant, du temps de l’argentique, il y avait le grain. Puis vint le temps du numérique et il y a eu le bruit. Quelque part c’est la même chose, sauf que la cause est différente. Le résultat à l’arrivée pouvait être sublime d’un côté et complètement disgracieux de l’autre. Une conclusion s’imposa donc : le bruit numérique est considéré comme une plaie qu’il faut éradiquer.
Un peu de théorie
Sans vouloir entrer trop dans des détails techniques, il s’agit de comprendre le principe du bruit numérique.
Le bruit, c’est simplement la présence de « points » ou de « moutons » (on parlera souvent d’artefact) là où il ne devrait pas y en avoir. Par exemple, au lieu d’un ciel bleu uni, vous voyez sur ce ciel des points. Le bruit se manifeste principalement dans les zones sombres de l’image.
Il y a 2 types de bruit possible :
- Le bruit de chrominance qui est la composante colorée des pixels bruités : il est visible sous la forme de taches de couleurs aléatoires. C’est le bruit qui sera le plus simple à supprimer sans laisser trop de traces.
- Le bruit de luminance, qui est la composante lumineuse des pixels bruités : il est visible sous la forme de taches plus foncées ou plus claires donnant un aspect granuleux à l’image. Ce bruit est le plus compliqué à traiter et il laissera toujours des traces.
Pourquoi y a-t-il du bruit ?
Il y a plusieurs raisons possibles :
- La taille du capteur. Plus ce dernier est petit, plus il y aura de bruit. Problème de densité. C’est la raison pour laquelle les petits capteurs ou ceux trop fournis en pixels sont plus sensibles au bruit que d’autres.
- La sensibilité ISO est trop élevée. Plus on monte dans les ISO, plus il y aura de bruit (c’est le même problème en argentique, mais on parle alors de « grain » et non plus de bruit). Pourquoi hausse de sensibilité = hausse du bruit ? Voici une explication simplifiée : dans un APN, la lumière va tout d’abord passer à travers le diaphragme dont le rôle est de doser la lumière qui doit transiter par son ouverture. Cette lumière va ensuite traverser l’obturateur ouvert pendant la durée de pose. Pour finir, elle va « tomber » sur les pixels du capteur qui va alors la transformer en énergie électrique. Ce signal électrique sera ensuite amplifié par l’électronique de l’appareil. La sensibilité ISO dans un APN correspond au gain d’amplification de l’électronique dudit APN. Plus l’ISO sera élevée, plus le gain sera important. Si on prend l’iso 100 comme référence avec un gain x1, l’iso 400 sera un gain x4, ce qui veut dire que tout le signal sera amplifié 4 fois.
Que faire pour y remédier ?
En attendant que les concepteurs nous inventent le capteur parfait « no bruit » avec des filtres passe-haut (et autres) encore plus performants, il existe quelques techniques comme :
- Le floutage. En utilisant l’outil « flou » présent dans de nombreux logiciels (comme Photoshop ou Gimp), on peut réduire légèrement le bruit. Mais il faut l’utiliser avec parcimonie et essayer les diverses techniques de flou. Au final, ce n’est guère concluant (même si les versions plus récentes ont fait des progrès notables).
- L’utilisation de logiciels de débruitage ou qui contiennent un module spécialisé. Ces logiciels s’appuient sur des algorithmes plus ou moins puissants. Mais attention, si ces logiciels parviennent à supprimer une grande partie du bruit, à trop jouer avec les réglages peut donner un aspect artificiel, voire « plastique », à l’image !
Les fabricants d’APN essayent d’intégrer des fonctionnalités de débruitage à leurs appareils. Mais comme cela nécessite souvent des capacités de calcul importantes, ce n’est pas toujours aussi performant qu’un logiciel dédié sur un ordinateur.