Régulièrement j’entends, je lis ou je vois des choses qui m’agacent. Aujourd’hui, c’est la pratique du HDR qui me provoque quelques poussées d’urticaires photographiques.
Et pourtant, cette poussée d’urticaire de ma part pourrait surprendre puisque je commets parfois ce type de clichés. Je dois bien reconnaître que la photographie HDR (High Dynamic Range) est intéressante, car elle permet de proposer des images accentuant la réalité. Mais je suis plutôt mauvais en la matière, ce qui fait qu’ayant peu d’illustrations à proposer, j’en ai mis provenant de Flickr.
Cette pratique est désormais répandue, avec ses logiciels dédiés et de nombreux tutoriaux que l’on trouve sur le Net. Malheureusement, de trop nombreux excès ont eu lieu et l’on a vu tout et n’importe quoi apparaître. Si on trouve des œuvres d’une finesse et beauté remarquable, souvent on côtoie le pire de la création. Un pire facile à obtenir d’ailleurs !
Ce n’est pas le HDR en lui-même qui pose un problème, mais plutôt l’utilisation farfelue du tone-mapping, avec des résultats, parfois extrêmes ! Attention, il s’agit bien d’effectuer une différence HDR et Tone-Mapping.
Le premier est une technique de prise de vue afin d’enrichir la réalité, en superposant des prises de vues de luminances différentes afin de produire un seul fichier. La seconde est une fonctionnalité permettant de reproduire les tonalités d’un fichier HDR sur un écran ou un tirage papier. Car, peu importe le périphérique de sortie, ce dernier reste incapable d’afficher les vastes plages de tonalités d’un fichier HDR. Il est donc nécessaire de recourir à des algorithmes afin de les redistribuer dans un fichier LDR (Low Dynamic Range).
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Le tone-mapping est basé sur des algorithmes perfectionnés, de deux sortes. Les premiers s’attellent à une modification de l’ensemble des pixels, ce qui permet d’obtenir des résultats souvent naturels, mais avec des contrastes moins intéressants. Les seconds, quant à eux, tiennent comptent des pixels voisins dans l’adaptation. Avec un résultat final plus contrasté et plus fin, mais qui peut être pollué par une accentuation des halos, saturations, micro contrastes et autres pollutions.
La technique HDR vise donc à recréer la perception humaine, mais sans y parvenir pour autant. Tout simplement parce que l’ensemble œil humain/cerveau et le capteur/électronique n’ont pas le même comportement. Le premier perçoit nettement plus de lumière que le second. Ce qui veut dire quand l’état actuel de la technologie, une photo unique ne peut reproduire la réalité.
C’est dans ce processus de redistribution dans un fichier HDR pour une sortie qu’intervient la part de l’expression artistique qui doit servir à « transcender » la réalité. Et c’est dans cette étape que les abus peuvent survenir. Soi-disant pour des fins créatives, les utilisateurs ont tendance à abuser des effets proposés. On a droit alors à des ciels hyper contrastés, des artéfacts disgracieux, sans réelles visées artistiques, même pas le bon goût.
Mon message est donc le suivant : à ceux qui veulent faire du HDR, apprenez à maîtriser votre logiciel HDR. Il convient de réduire, autant que possible, tout ce qui est artéfacts disgracieux (bruit, halos, etc.). Et il ne faut pas croire que, une fois l’image obtenue, tout s’arrête. Utiliser un logiciel de type Lightroom, DxO, Photoshop, Gimp & co est obligatoire, afin de travailler finement les couleurs, les tonalités ou encore la netteté.
C’est à ce prix que vous pourrez produire des HDR de qualité et non des choses laides.