S’il y a bien une chose qui m’ennuie et qui m’a conduit à adopter le GR IIIx pour la photo « quotidienne », c’est le poids du couple boitier/objectif. Il n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Il y a bien eu des promesses côté hybrides, mais toutes n’ont pas été tenues. Pourtant, dans les années 2020, il y a des pistes pour réduire ce côté « lourd ».
L’allègement des objectifs
Si on peut faire un constat, c’est que les objectifs sont de plus en plus lourds. Cela vaut pour Pentax (et de nombreuses autres marques). Aussi, quand les boitiers hybrides sont arrivés, l’argument principal mis en avant était de rendre le sac photo plus léger. En pratique, on ne peut pas dire que ce fût l’exacte vérité. Si le boitier a certes perdu quelques dizaines de grammes, toutes catégories confondues (de l’entrée de gamme au modèle expert), on a longtemps cherché l’équivalent coté objectif.
C’est surtout chez Canon qu’une avancée réelle a eu lieu, principalement sur les objectifs « premier prix ». Leurs ingénieurs semblent avoir trouvé une solution pour arriver à produire des objectifs plus légers. Du moins plus léger que la concurrence. Comment ?
Pour rappel
Il convient de rappeler ce qu’est un objectif. Si on résume fortement, il s’agit d’un tube dans lequel différentes lentilles cohabitent avec un dispositif permettant la mise au point par le déplacement d’une ou plusieurs lentilles. Ce dispositif peut être motorisé, ce qui accroit le poids.
Pendant longtemps, les objectifs ont eu des formules optiques assez simples, adaptées à la « faible » résolution des films argentiques (la moyenne étant de 3 millions de grains de sel argentique), à comparer aux capteurs de 24 Mpx. Les objectifs se devaient donc d’évoluer.
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Les ingénieurs ont donc phosphoré afin de proposer des optiques proposant des images non déformées, quelle que soit la focale. À coup de lentilles supplémentaires, lourdes évidemment si elles ne sont pas fabriquées en plastique.
Une solution simple : la correction géométrique logicielle
Comment Canon arrive à proposer des objectifs plus légers ? La première remarque c’est que ce n’est pas grâce à l’adoption de la technologie hybride. Cette dernière n’a pas d’impacts significatifs sur les formules optiques. Ce serait plutôt une question de logiciel. L’idée étant de remplacer des lentilles par des lignes de code !
Les domaines d’actions sont suffisamment nombreux pour que cela devienne très intéressant. Aujourd’hui, les puces informatiques sont assez puissantes pour permettre le boitier d’agir à la volée pour redresser les perspectives, les distorsions, le vignettage et même les aberrations chromatiques (pour les images JPEG). Il suffit d’écrire et intégrer au firmware, un programme qui applique à une image un profil de correction.
Tous les boitiers, y compris ceux de Pentax, permettent une telle correction sur profil pour les JPEG (option à activer). Pour les RAW, certains logiciels comme DxO PhotoLab ou Adobe Lightroom (et sans doute d’autres) offrent ces corrections au moment du développement.
Exemple de correction logicielle par Adobe Lr. Elle est relativement faible (principalement de la distorsion) car les objectifs Pentax sont très corrigés de manière optique.


Et Canon, c’est la deuxième remarque, a été un des seules firmes (voire la seule) à être aller beaucoup plus loin, créant délibérément des objectifs reposant presque totalement sur la correction logicielle. Ce qui suppose sans doute une application automatique du profil correctif pour les JPEG (n’ayant pas de Canon, ce n’est pas une certitude).
Ce qui est le plus intéressant avec ce procédé, c’est qu’il autorise une grande souplesse dans le design des formules optiques. Les ingénieurs peuvent ainsi se passer de certaines lentilles, proposant alors des objectifs plus compacts, moins lourds… et moins coûteux ! De plus, elle permet d’envisager des plages focales moins habituelles, parfois surprenantes, voire novatrices. On pourrait même imaginer que le profil correcteur soit directement intégré à l’objectif lui même. Le logiciel intégré au boitier n’aurait alors plus besoin d’être mis-à-jour ! La liaison existant déjà, cette fonctionnalité pourrait très facilement être mise en oeuvre. D’ailleurs c’est peut-être déjà le cas.
Ce serait bien que ce mode de conception soit adopté par d’autres !