Régulièrement, j’entends, je lis ou je vois des choses qui m’énervent. Aujourd’hui, c’est ces crétins de touristes qui se trouvent dans ma ligne de mire…
Râleur et entêté, je veux toujours avoir raison. Même quand j’ai tort. Et comme depuis 15 ans, je vis à Paris, les choses ne s’améliorent pas. Donc, j’adore me plaindre, à propos de tout et de rien. Aujourd’hui, c’est des touristes dont je vais m’entretenir.
Les touristes, c’est tous les autres qui m’entourent, peu importe le lieu où je me trouve, et qui font des photos en même temps que moi, m’empêchant de prendre tranquillement la place de la Concorde vide, le pont des Soupirs sans perche à selphie ou encore le piton de la Fournaise en éruption. Ce sont tous ces enquiquineurs qui ont leur appareil photo ou leur smartphone qui font clic-clac-kodak c’est dans la boîte, de tout et n’importe quoi.
Bref, je parle de tous ceux qui veulent faire des photos en même temps que MOI !
J’ai beau admettre que si un lieu est touristique, il y en aura des pleins comme moi à venir tenter de prendre LA photo, ça ne veut pas. Leur clic me déconcentre et m’empêche de prendre ce que je veux. Sans compter qu’ils me suivent m’entraîne dans leur course…
STOP ! S T O P ! ! !
Prenez du recul
Renfermez-vous dans votre bulle. Ne regardez plus ce que les gens prennent, mais plutôt regardez autour de vous. Le paysage, la falaise, les gens, les couleurs. Respirez les senteurs. En haut, en bas, à droite, à gauche. Observez. Pas les touristes, non, tout ce qui vous entoure. Rapidement, vous ne les verrez plus.
Si vous avez envie de vous accroupir, de vous allonger, de monter dans un arbre afin de trouver le bon angle, faites-le ! La photo doit rester festive, un plaisir. Si, lors d’une sortie, vous ne prenez pas de plaisir à en faire, alors arrêtez, car rien de bon en sortira.
Si une personne vous suit et commence à prendre des photos comme vous, respirez un grand coup. Vous êtes un pro, cela se voit au premier coup d’œil. Vous avez un reflex et un trépied. Et tout le monde le sait, surtout les gardiens privés de la place du Louvre ou le personnel de la mairie de Paris, ces deux objets montrent indubitablement que vous êtes un pro. Un vrai. Attention aux chevilles qui gonflent.
Revenons au touriste qui vous suit. Faites-le fuir. Repérez le truc insolite. Le chien en train de faire ses besoins, le pétale piétiné sur le bord de la route et fait comme si cela vous intéressait fortement. Prenez même des clichés au besoin. La personne rapidement cherchera un autre « pro ».
Être « sympa »
Étant très street view, certains se sentent agressés par qu’ils se croient sur la photo que je viens de prendre. Souvent à raison, faut l’avouer. Évidemment que la demoiselle qui passe, elle est tellement mignonne qu’elle s’est retrouvée shootée. Et parfois, j’ai droit à la remarque : « tu n’as pas le droit de me prendre en photo, j’ai mon droit à l’image, efface« .
Déjà, je lui dis que je prends la rue et que, vu qu’elle s’y trouve, elle doit se trouver sur le cliché. Et que si voulait pas être pris, elle n’avait qu’à ne pas quitter chez elle. Ensuite, je lui assène que le droit à l’image, ce n’est pas du tout ce qu’il croit (faudra que j’écrive là-dessus un jour, histoire de remettre les pendules à l’heure). Après, si elle insiste beaucoup, je lui fais croire que j’efface la photo. En réalité, l’effacement n’est que fictif, il suffit de lui faire croire. Et si les choses s’enveniment, je lui file une vieille carte mémoire avec une photo bidon dessus (vous vous souvenez de la photo du chien qui s’oublie ou du pétale piétiné en bord de route prise auparavant ?)…
Souvent, ma première remarque suffit à désamorcer les choses.
Et que faire pour les abrutis qui sont sur ma photo ?
Il y a au moins 4 solutions à ma disposition. Il y en a peut-être d’autres, mais je n’ai pas cherché plus loin, car elles suffisent à mon bonheur :
- La pose longue grâce aux filtres ND. Souvent une quinzaine de secondes suffisent pour rendre les personnes invisibles.
- Trouver un cadrage qui fera que je ne les verrais pas.
- Se lever très tôt pour profiter du lieu sans personne.
- Prendre plusieurs clichés et j’utilise Photoshop pour supprimer les indésirables. Chaque prise de vue sur un calque et vive les masques de fusion.
Dans la réalité, je cherche souvent un cadrage particulier. De temps en temps, c’est la pose longue (mais il faut un trépied, sans quoi cela ne fonctionne pas). Photoshop, je sais faire, mais j’ai la flemme de trafiquer autant que cela mes photos. Reste le levé tôt… oui, mais bon. C’est rare, mais cela arrive.
Et puis à vrai dire, avoir quelques personnes sur une photo, cela donne souvent un côté vivant intéressant, la rendant moins fade. Sans compter que je ne pourrais plus râler, et là, ça n’irait pas du tout !!!