Post-traitement, logiciels

La question m’a souvent été posée : « doit-on effectuer un post-traitement aux photos ?« . Si vous avez lu le précédent article consacré à ce sujet, vous avez des éléments composants ma réponse.

Pour de nombreuses personnes, le post-traitement ne les concernera pas, ou très peu (le recadrage par exemple). Par contre, pour une frange non négligeable, le post-traitement est une part importante de la prise de vue.

Une photo se construit en amont, lors de la prise de vue en elle-même. Il faut composer son image et prendre le plus grand soin à divers éléments. Mais le travail ne s’arrête pas là. Vient ensuite un travail d’éditing puis de développement et retouche pour les photos qui méritent.

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Quels sont les logiciels à disposition ?

Il existe quelques catégories de logiciels dédiées au post-traitement :

  • les logiciels de dématricage
  • les logiciels de correction d’image raw
  • les logiciels de correction d’image bitmap
  • les gestionnaires de photos
  • les plug-in apportant des solutions de traitement additionnel (antibruit…)
  • les plug-in ou logiciels dédiés sur des traitements spécifiques (HDR, panorama, traitement NB,

Certains logiciels entrent dans des catégories multiples tandis que d’autres sont extrêmement spécialisés.

Les logiciels de dématricage

Le plus connu des logiciels capables d’interpréter les fichiers RAW est sans doute Lightroom. Mais il n’est pas le seul, tant s’en faut.

Lightroom

L’idée des personnes à la base du projet Lr était simple : concevoir un logiciel de développement non destructif, capable de gérer une bibliothèque importante d’images. Ce qui est amusant des années plus, c’est que chez Apple, une équipe travaillait de son côté à partir des mêmes bases. Aperture est sorti avant Lightroom. Malheureusement, il a cessé d’exister en 2015, l’année où son concurrent Lr a reprit une des ses caractéristiques, la détection de visages.

Lr prend le contrepied de Photoshop. Si chaque action dans Photoshop devenait définitive rapidement (limitation due à la taille de l’historique), les corrections effectuées via Lr ne sont que virtuelles. Au lieu d’être appliquées directement sur l’image, elles sont enregistrées dans un fichier sous la forme d’instructions. Lr prend une image et en fonction des instructions, va afficher l’image interprétée. Jamais l’image originale n’est altérée. Le fichier d’instructions prend lui peu de place disque (c’est du texte) et on peut créer autant d’interprétations/de développement que l’on souhaite.

Simplement, afin d’obtenir une image « définitive », il faudra exporter le résultat. Mais la place occupée sera temporaire, car il ne sera pas nécessaire de le conserver, seuls le fichier RAW (ou JPEG) et le fichier d’instructions étant nécessaires.

Au fur et à mesure des versions, Lr s’est enrichi de nombreux outils de retouches (pinceau de retouche local, filtre gradué, filtre radial) et on parvient désormais à faire presque la même chose que sous Photoshop. Néanmoins, la version du moteur de dématricage RAW (qui se nomme Camera RAW) souffre désormais face à la concurrence.

DXO

Le logiciel conçu par des Français. Il ne s’occupe que du dématricage RAW. Mais il le fait très bien, même si parfois son interface ne semble pas limpide. Si DXO ne gère que le RAW, sa particularité est que le dématricage va tenir compte non seulement du boîtier, mais aussi de l’optique associée.

Son moteur est excellent, meilleur que Lr. Il possède également des particularités que tente de reproduire la concurrence comme la fabrication d’images HDR ou l’outil de correction du voile. On peut aussi noter la puissante fonction de suppression du bruit nommé PRIME. Côté négatif, pas de système évolué de gestion des images ni de fonctions de retouche. Il faudra donc l’associer à un logiciel tiers comme Photoshop ou Gimp en exportant l’image au format TIFF (sinon, attention aux dégradations des images en JPEG).

CaptureOne

C’est le logiciel qui commence à s’imposer dans de nombreux milieux. Depuis la version 6, le moteur de dématricage a effectué des bonds de géant et il est aujourd’hui nettement supérieur à celui de Lr. En particulier dans la gestion des hautes lumières, la réduction du bruit de luminance ou encore la montée en ISO.

Son système de gestion des images est moins poussé que la concurrence (ah, les collections de Lr, quel bonheur), mais il est solide et on peut correctement organiser ses photos.

Il s’est aussi doté d’outils de correction l’image comme un pinceau de retouche local qui s’avère performant.

Ce logiciel est à surveiller de très près.

Les autres

Ces logiciels ne sont pas les seuls, il en existe d’autres.

Si Aperture a tiré sa révérence, Apple via Photo semble vouloir proposer une alternative en ouvrant son logiciel aux applications tierces. Peut-être que cela comblera ses gros manques à terme.

Il en existe d’autres (certains étant gratuits) comme RawTherapee ou LightZone pour les plus connus.

Les logiciels de correction d’images raw

Quand on effectue les prises de vue en mode RAW, il est nécessaire d’avoir un logiciel de dématricage afin de pouvoir interpréter le fichier brut. Mais ce n’est souvent pas suffisant. Il est très souvent nécessaire, voire indispensable, de pouvoir apporter des corrections à l’image. Cela va de la suppression de défauts à corrections plus poussées comme l’application de filtres (grise par exemple).

Lightroom et Capture se distinguent dans ce domaine.

Les logiciels de correction d’images bitmap

Contrairement aux logiciels de retouches d’images au format RAW, cette catégorie de logiciels travaille sur des images bitmap, de « vraies » images si on compare au format précédemment évoqué. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que les modifications que l’on fera sur ces images seront définitives après enregistrement et qu’il faudra prendre des précautions en les manipulant.

Photoshop

Qui ne connaît pas Photoshop ? Ce logiciel permet de travailler une image point par point. Avec l’essor de la photographie numérique, les photographes se sont rapidement tournés vers ce logiciel de traitement de l’image. À juste titre puisqu’il s’agit là d’un des meilleurs de sa catégorie. De plus, il a su s’adapter au démaillage des RAW ( via CameraRaw).

C’est surtout concernant la seconde partie du développement, celle consacrée à la correction que Photoshop s’est montrée performant grâce à ses outils. Mais voilà, le comportement intrinsèque du logiciel induit un problème. À moins de travailler en TIFF (avec des poids d’image 4 à 7 fois supérieurs à celle du fichier RAW d’origine), chaque ouverture/enregistrement d’un fichier JPEG détruira un peu plus l’image. Le photographe, pour conserver son travail, devra conserver la version originelle du fichier, mais aussi chaque version de la photo développée.

Il n’en reste pas moins que ce logiciel est indispensable.

Les alternatives

Elles sont nombreuses.

Le premier se nomme GIMP. Logiciel venant du monde libre, il est gratuit et très performant. Véritable alternative à Photoshop et fonctionnant sous Linux, il a malheureusement souffert d’une interface utilisateur qui l’a desservi et du piratage intensif du logiciel d’Adobe.

Pixelmator ne s’adresse lui qu’aux utilisateurs sous les OS d’Apple (OS X et iOS). Si à ses débuts il a pu prêter à sourire, désormais il se pose en remplacement de Photoshop. Il est aussi capable de travailler avec des calques.

En effectuant une petite recherche sur le Web, on trouve d’autres logiciels de retouche d’images. A vous de faire votre choix.

Les gestionnaires de photos

Lightroom est encore une fois remarquable en ce domaine. Grâce à son système de notation, l’intégration des métadonnées dans une base de données et les collections (dynamiques ou pas), il fait merveille pour gérer des bases de photos conséquentes. Récemment, il a intégré la reconnaissance des visages.

En alternative, on trouve PerfectBrowse, FastStone Image Viewer, Sunlit Green Photo Manager et surtout ACDSee !

Les plug-in

Ce sont, soit des logiciels à part entière, soit des logiciels qui fonctionnent à travers d’autres comme Lr ou Photoshop.

Ces logiciels additionnels permettent des manipulations souvent plus complexes, voire impossibles à réaliser nativement au sein de l’hôte qui les accueille. Ils sont nombreux et de toute sorte. Ça va de la conversion en noir et blanc à la réalisation de photos panoramiques.

Certains s’en détachent comme la suite Nik Software, propriété de Google. Cette suite permet de créer des images HDR, de corriger les images couleurs, de créer des images noir et blanc ou encore de supprimer le bruit pour des images en haut ISO.

Portraiture est un complément pour la photo de studio. Il permet de lisser les visages en enlevant les rides, les boutons et autres.

DXO Film Pack, quant à lui, permet de donner l’aspect des anciens films argentiques aux photos.

DXO View Point permet de redresser les bâtiments, les maisons, les perspectives. Quand on ne dispose pas d’objectif à décentrement où quand on ne souhaite pas investir dans ce type d’achat, c’est une très bonne alternative.

Il en existe bien d’autres. Si certains peuvent s’intégrer à des logiciels traitant le RAW, il faut savoir que ce dernier effectuera une conversion en image bitmap (privilégier alors le format TIFF, bien que plus gourmand) afin de pouvoir traiter.

 

L’activité de retouche qui est une composante entière du développement photo est coûteuse en temps et en investissement. Néanmoins, c’est à ce prix que l’on parviendra à obtenir des images parfois exceptionnelles.

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