Pour la navigation internet, Chrome est meilleur que Safari. Tout simplement parce que le premier navigateur piste mieux les utilisateurs que le second. Qui dit meilleur pistage dit plus grande collecte de données concernant les internautes, des habitudes d’achat aux sommes consacrées en passant par les sites visités. Or, les annonceurs sont prêts à dépenser plus afin que leurs publicités atteignent les internautes bien cernés. Il est donc nécessaire de disposer d’un maximum d’information sur l’internaute.
Sous Safari, à cause des protections mises en place par Apple, un internaute donne moins d’informations personnelles que sous Chrome qui lui, à l’inverse, est en partie conçu pour suivre et récupérer les informations. Safari est donc un mauvais navigateur et ceux qui l’utilisent pénalisent les sociétés qui collectent et revendent les données personnelles.
C’est le cas de la société Criteo, désormais en grande difficulté à cause des pratiques d’Apple. La croissance de ce spécialiste du ciblage publicitaire et de la vente des données collectées, a été stoppée nette. Elle fait les frais de la protection des personnes que la Pomme met en avant.
Au nom du capitalisme et de la liberté du commerce, afin de sauvegarder les emplois, renoncez donc un peu plus à votre vie de moins en moins privée. Adoptez Chrome et tous les services proposés par Alphabet, une holding créée pour vous vendre. Et rendez encore plus riches ceux qui ont compris que la vente des données personnelles était plus que rentable.
Caustique ce billet ? Peut-être. Nous avons une grande facilité à oublier que nous sommes de plus en plus dans une société où, sous l’influence des américains, le produit de consommation courant est l’être humain. Lui et ses données personnelles. Pourtant, rien n’est gratuit. Une entreprise ne peut vivre en finançant des produits à perte. Si un produit est gratuit, c’est qu’il y a d’autres sources de financement, cachées. La plus courante est vous. Ces sociétés se doivent donc de récupérer toutes les informations vous concernant afin de les revendre, se financer et offrir des dividendes à leurs actionnaires.
L’autre solution est, sous le couvert du respect de la vie privée, de vous enfermer dans un éco-système qui vous fera consommer en « interne ». C’est de cette manière qu’elle se financera. Si la première approche est plutôt celle de Google / Facebook, la deuxième est plutôt l’apanage d’Apple ou d’Adobe (avec les logiciels loués).
Vous reprendrez bien une louche de Chrome ?