Le Pentax K-1 II, deuxième du nom, est un boîtier Full Frame numérique de la marque Ricoh-Imaging. Hormis la sérigraphie sur l’avant gauche (K-1 II au lieu de K-1), rien ne permet de le distinguer extérieurement de son prédécesseur. On pourrait donc croire que ces 2 boîtiers sont exactement les mêmes. Il faut chercher à l’intérieur du boîtier ces changements, avec une nouvelle puce informatique qui vient épauler le processeur PRIME IV. Mais il ne s’agit pas du seul changement. Il en existe d’autres, dont une modification importante de l’autofocus.
2 ans après le K-1, voici donc son remplaçant.
Présentation du Pentax K-1 II
Les différences
Le capteur CMOS de 36 Mpx (36,40 Mpx effectifs) est toujours d’origine Sony, très certainement le même que celui présent sur le K-1. On conserve également le module de mesure d’exposition ainsi que la majeure partie des caractéristiques techniques du K-1. Il va donc aller chercher ailleurs les différences.
Première différence, et sans doute la plus intéressante sur le plan technique, est l’ajonction d’un nouveau processeur qui vient compléter le travail du processeur originel PRIME IV. Cette unité accélératrice va permettre d’effectuer plus de calculs lors de la réception d’un flux de données en provenance du capteur. Ricoh-Imaging a concentré cette puissance sur l’amélioration de la résolution de l’image, sur la reproduction des couleurs y compris pour les sensibilités élevées, et sur la réduction du bruit à haut ISO. C’est ainsi que la sensibilité maximale délirante de 819 200 ISO est proposée. C’est la présence de cette unité qui justifie le remplacement de la carte mère du K-1 dans le cadre de l’offre d’upgrade.
La deuxième amélioration est une modification de l’autofocus. Ce point n’est pas mis en avant par Pentax, ou si peu. Pourtant, il pourrait s’avérer être le plus important. La troisième et dernière amélioration concerne le PixelShift, qui autorise désormais ce type de prise de vue à main levée.
Toutes les photos du test sont brutes, non post-traitées ou retouchées. Les objectifs utilisés sont les DFA 24-70/2.8 et DFA 70-200/2.8. Les photos à titre d’illustration ont été post-traitées.
La fiche technique
CAPTEUR | Format FF 36,77Mpx (36,40 réel) |
MONTURE | Monture K : Baïonnette KAF2 (coupleur AF, contacts d’information, contacts d’alimentation) avec Motorisation Autofocus disponible par le boîtier Compatible avec les objectifs en monture KAF4, KAF3, KAF2, KAF, KA et les zooms motorisés |
VISEUR | Pentaprisme Couverture 100% grossissement 0,70x Grid Display : Mires d'aide à la composition et à la mise au point interchangeables électroniquement (4x4 Grid, Golden Section, Scale display, Square 1, Square 2, Grid Color: Black/White) Dégagement oculaire : 20,6mm Correcteur dioptrique : de -3.5m à +1.2m |
MISE AU POINT | TTL : Corrélation de phase Capteur de mise au point : SAFOX XII 33 points AF (25 points de mise au point de type croisé au centre) - Sensibilité : -3EV Plage de luminosité: -3 à 18 IL (ISO 100, à température normale) Mesure TTL : -3 à 20 IL |
AUTOFOCUS | AF S (mise au point single) AF C (mise au point continue) M (mise au point manuelle) Assistance AF par LED dédiée |
MESURE D'EXPOSITION | TTL sur 86000 cellules. Multizone, pondérée centrale et spot. Correction d'exposition ±5 IL (par incrément de 1/2 IL ou 1/3 IL) |
MODES D'EXPOSITION | Mode vert, Programme (P), Priorité Sensibilité (Sv), Priorité Vitesse (Tv), Priorité Ouverture (Av), Priorité Vitesse et Ouverture (Tav), Manuel (M), Pose B, Vitesse synchro flash, USER1 à USER5 Analyse de scène auto, Programme (P), Priorité Sensibilité (Sv), Priorité Vitesse (Tv), Priorité Ouverture (Av), Priorité Vitesse et Ouverture (Tav), Manuel (M), Pose B (Bulb), Vitesse de synchro-X, USER1, USER2, USER3, USER4, USER5 |
VITESSE OBTURATION | Auto : 1/8000-30 s ; manuel : 1/8000-30 s ; (pas de 1/3 IL ou de 1/2 IL), pose B |
MOTORISATION | Rafale : 4,4 i/s (FF) ou 6,5i/s (APS-C) JPEG L : env. 70 vues en rafale RAW : env. 17 vues en rafale |
SENSIBILITÉ ISO | ISO AUTO / 100 à 819 200 ISO (par incrément de 1 IL, 1/2 IL ou 1/3 IL) |
STABILISATION | Intégré au capteur (par déplacement du capteur sur 5 axes) - Efficacité de 5 Stops |
FLASH | Pas de Flash Intégré Vitesse synchro : 1/200 s, 1/160s (1/180), 1/125s, 1/100s (1/90) Possibilité de synchro flash à haute vitesse avec 2 flash externes ou plus |
ANTIPOUSSIERE | Oui, par système de vibration "Ultrasonique" (Système DR II) |
TROPICALISATION | Oui, 87 points d'étanchéité |
MÉMOIRE | 2 emplacements Carte mémoire SD, SDHC ou SDXC (conforme aux normes USH-1), |
FORMAT IMAGE | Photo * RAW (14 bits) PEF ou DNG * JPEG FF : L (36M: 7360 x 4912), M (22M: 5760 x 3840), S (12M: 4224 x 2816), XS (2M: 1920 x 1280) * RAW : 36M: 7360 x 4912 * JPEG APS-C : L (15M: 4800 x 3200), M (12M: 4224 x 2816), S (8M: 3456 x 2304), XS (2M: 1920 x 1280) * RAW: (15M: 4800 x 3200) * Qualité d'enregistrement JPEG : *** (Best), ** (Better), * (Good) Vidéo * Full HD (1920x1080, 60i/50i/30p/25p/24p) * HD (1280x720, 60p/50p) * Format de fichier : MPEG-4 AVC/H.264(MOV) PixelShift Résolution * Images en haute définition par enregistrement des données RVB complètes pour chaque pixel. * Disponible pour des sujets en mouvement et à main levée Espace colorimétrique : SRGB, Adobe RGB |
DIMENSIONS | 110 x 136,5 x 85,5 mm |
POIDS | 925g (nu) 1010g (avec batterie et carte mémoire) |
CONNEXION | USB 2.0 (type Micro B) HDMI (type D) Port Synchro-X Prise déclenchement externe Prise Micro stéréo Prise casque |
ALIMENTATION | Batterie Lithium-ion D-LI90 Prise alimentation externe |
AUTRES | Système de Géolocalisation : GPS et QZSS (équivalent japonais) WiFi (b/g/n) Absence de filtre passe bas (émulation logiciel) Obturateur prévu pour 300 000 déclenchements 2 boutons Fx configurables par l'utilisateur LEDs d'éclairage |
L’Autofocus
Avant-propos
[learn_more caption= » Un Autofocus… (cliquer pour lire la suite) »]… se compose d’une partie matérielle et d’un logiciel capable de l’exploiter. Le module SAFOX (le matériel) utilisé jusqu’au K-5 IIs comportait 11 collimateurs, tous gros et donc grande source d’imprécision. On n’était jamais sûr, en visant la tête, que l’on n’allait pas plutôt effectuer la mise au point juste à côté.Un logiciel est nécessaire pour faire « vivre » le matériel. C’est lui qui va comprendre et analyser ce que renvoie le collimateur. Si un sujet visé est mobile, il va devoir comprendre comment afin d’apporter une réponse dans la mise au point. Et puis, il va aussi gérer les obstacles pour continuer à suivre le sujet. Tout cela, de manière très rapide.
Si le logiciel n’est pas assez bon, alors on aura beaucoup de problématiques dans la mise au point. Et beaucoup de déchets. [/learn_more]
L’autofocus des boîtiers Pentax a toujours été décrié. Si au début, cela a été amplement justifié, au fil du temps cela a été moins vrai. Pourtant, la légende est tenace, l’autofocus de Pentax est mauvais. Sauf que cela est trop souvent propagé par des personnes qui ne font que reprendre des « infos » lues ailleurs, des bruits lancés par d’autres… qui n’ont pas eu de Pentax entre les mains d’ailleurs ! Ou alors, c’est fait de manière volontaire, dans le but d’enfoncer la marque.
La réalité est un peu différente. L’Autofocus proposé par le K-10D n’était guère brillant, même pour l’époque. Cela est vrai. Le malheur a voulu qu’il n’y ait pas eu de progression, malgré quelques promesses répétées de la marque. Il aura fallu attendre le K-5 pour que le système Autofocus connaisse une première vraie amélioration. Mais sans avancées révolutionnaires, la marque se contentant de réécrire et améliorer une partie du logiciel existant. Mais, malheureusement pour les utilisateurs, le retard était tel que c’était compliqué d’affirmer que c’était mieux. Le Pentax Autofocus bashing était né et n’a jamais cessé depuis. Et pourtant, il y avait du mieux.
Autre problème de Pentax, c’est que les améliorations profitaient essentiellement au navire amiral, mais pas aux autres boîtiers, du moins de manière immédiate. C’est ainsi que Km, K-r, K-x et consorts sont restés avec l’autofocus antédiluvien. Ce qui a un peu plus entretenu le bashing.
Il aura fallu attendre le K-3 pour que Pentax commence à changer son fusil d’épaule. D’un côté, le K-3 a vu son nombre de collimateurs passer de 11 à 27 tout en devenant plus petit et plus précis. Son logiciel a lui été revu pour prendre en compte ce surplus de points. De l’autre, l’entrée de gamme (le K-50) a hérité de l’AF plus performant du K-5. Par la suite, le K-1 (premier FF) a, quant à lui, hérité du système AF K-3, enrichi de quelques points AF supplémentaires (de 27 à 33) et d’un logiciel plus performant. Le KP a eu à sa disposition le module électronique AF du K-3, avec un logiciel encore modifié et surtout le coprocesseur supplémentaire qui a apporté un surcroît de puissance de calcul. C’est ainsi que le KP est le boîtier APS-C ayant le meilleur Autofocus de la série.
Mais contrairement à ce que l’on peut croire, les récents Pentax sont loin d’être ridicules. Lors du Salon du Bourget 2017, lors de la prestation du Rafale en vol, 156 photos ont été prises avec le couple K-1 + DA 560. Sur ces 156 photos, 123 sont nettes et 19 ne sont pas cadrées (le rafale évoluant trop vite pour toujours arriver à le suivre avec un champ visuel étroit). Au final, il n’y a « que » 14 photos floues, ce qui reste assez peu.
Avec le temps, disposant de quelques métriques sur l’autofocus des Pentax et de quelques concurrents, basées sur une même procédure de test, il est possible de dire que les modèles actuels d’autofocus (K-3 II, K-70, KP et K-1) sont très loin de démériter. Malgré la légende, les Pentax font jeu égal très souvent avec les concurrents équivalents.
L’autofocus du K-1 II du point de vue matériel
Le module SAFOX 12 apparu avec le K-1 est toujours présent, sans évolution technique connue. Il propose 33 collimateurs dont 25 en croix, tous dans le cadre APS-C. Il n’y a aucune amélioration côté matériel, ce que l’on peut regretter. En effet, les pentaxistes sont en droit d’espérer un peu plus de collimateurs, afin d’occuper un peu mieux les dimensions d’un capteur plein format. Il est frustrant de ne pas pouvoir aller au-delà du cadre APS-C, car cela limite le cadrage et il faut ruser pour effectuer celui-ci quand un sujet est en « dehors ».
Il faut espérer qu’à l’avenir Pentax travaille sur ce point, une augmentation du nombre des collimateurs (45 par exemple) pouvant faire le plus grand bien !
Les points AF sont suffisamment petits pour que l’on puisse viser une main, voire même un doigt en particulier et obtenir une mise au point dessus.
Bien que rien ne l’indique, il est tout à fait possible que l’unité accélératrice, utilisée pour le traitement des images prises, soit également mise à contribution pour l’Autofocus.
Une évolution logicielle
Le module électronique n’est pas tout. Il faut aussi le logiciel pour le faire fonctionner. Jusqu’à présent, Pentax vivait toujours sur l’héritage du logiciel fonctionnant sur le K10D, toiletté au fil du temps. Des routines de code ont été réécrites pour le rendre plus réactif. Mais, fondamentalement, les algorithmes étaient les mêmes.
Selon toute vraisemblance, Ricoh-Imaging, conscient du retard, aurait décidé de mettre en chantier la réécriture complète du logiciel. En repartant de zéro, cela permet de proposer un logiciel plus moderne, moins englué dans les héritages du passé. Et qui dit réécriture, dit très souvent gain de vitesse dans l’exécution du programme. Donc, une meilleure réactivité dans le suivi. Et, pourquoi pas, un peu plus de prédictivité. Ce qui, il est vrai, n’est pas la tâche la plus aisée. Il faut une dose d’intelligence artificielle pour estimer dans quelle direction va aller le sujet qui se déplace. En cas de déplacement linéaire, cela peut s’avérer simple, mais pour un oiseau, c’est plus compliqué, des changements de direction brusques pouvant intervenir.
Premières constatations
Les constatations faites peuvent être différentes suivant les objectifs utilisés, ceux ayant un moteur intégré étant plus réactifs. Et de manière plus générale, on constate une meilleure réactivité avec des objectifs de conception récente.
La première chose que l’on peut constater, même si elle n’est pas quantifiable puisqu’il s’agit d’un ressenti, c’est la réactivité de l’Autofocus qui s’avère très rapide. Avec une impression que jamais Pentax n’avait proposé cela. En mode « 33 collimateurs », très souvent ce sont désormais de multiples points qui sont illuminés et donc pris en compte. En mode collimateur unique, là encore l’acquisition de la mise au point est très rapide, comparable à ce qui a pu être constaté sur un Canon 5Ds. Seule faiblesse, pour les 2 boîtiers, c’est quand on essaye de faire la mise au point sur une surface unie.
Autre avancée, la détection fine de textures et de colorimétries similaires, mais situées sur des plans différents. Ainsi, il est possible de faire une mise au point sur un sujet précis, même s’il est peu éloigné d’un autre sujet similaire.
La procédure de test
La procédure est relativement simple. Elle consiste à prendre 3 types de séries de photo :
- Série 1 : Déplacement d’un vélo en diagonale
- Série 2 : Déplacement d’un vélo passant derrière un ou des obstacles (personnes, poteaux, arbres, etc.)
- Série 3 : Cycliste qui vient vers le photographe en ligne (plus ou moins) droite, donc en se rapprochant.
Des réglages similaires sont utilisés pour les boîtiers :
- Série de 10 images consécutives,
- mode AF-C « suivi et prédictif » avec 9 collimateurs (les collimateurs « rouges »),
- mode rafale Medium pour le K-3II & KP et High pour le K-1 (cadence de 4,4 img/s),
- vitesse de prise de vue à 1/125 s,
- ouverture à f/8.
- Objectif utilisé : Sigma 17-50, DFA 24-70 & DFA 70-200
Les résultats du K-1 II
Rien ne valant les chiffres, voici les résultats (bonnes / correctes / floues)
K-1 II | K-1 | K-P | K-3 II | 5Ds | |
Série 1 « vélo en linéaire » | 9 / 0 / 1 | 7 / 0 / 0 | |||
Série 2 « vélo en diagonal sans obstacle » | 8 / 1 / 1 | 4 / 1 / 5 | |||
Série 2 « vélo en diagonal avec obstacles » | 9 / 1 / 0 | 4 / 2 / 4 | 6 / 1 / 3 | 8 / 2 / 0 | |
Série 3 « vélo venant vers le photographe » | 8 / 0 / 2 | 5 / 1 / 4 | 6 / 0 / 4 | 8 / 1 / 1 |
Série de 6 photos en rafale sur un sujet en déplacement
Série de 10 photos en rafale
La montée en ISO
Grâce à son unité accélératrice déjà présente sur le K-70 et le KP (mais est-ce la même ?), Pentax propose désormais des sensibilités d’images assez incroyables. Peut-être même trop. En pratique, qu’en est-il réellement ?
Pour rappel, le bruit se manifeste sous la forme d’éléments parasites qui apparaissent de manière aléatoire sur toute ou partie d’une image. Il y a deux formes de bruit numérique :
- Le bruit de luminance dont la structure ressemble à celle du grain argentique. Ce type de bruit, bien que délicat à corriger (correction et lissage à faire sur des détails fins de l’image) est le plus « gracieux ».
- Le bruit de chrominance qui se présente sous la forme d’amas de pixels rougeâtre et verdâtre, surtout dans les zones sombres. Très désagréable à voir, ce bruit est plus facile à corriger, car il ne modifie pas les détails de l’image.
ISO 3200 | ISO 6400 | ISO 6400 |
ISO 8000 | ISO 12800 | ISO 20000 |
ISO 25600 | ISO 40000 | ISO 51200 |
ISO 102400 | ISO 204800 | ISO 819200 |
De 1 600 à 6 400 ISO
En dessous de 1 600 ISO, il n’y a rien à redire, les images sont propres. De 1 600 à 6 400 ISO, il en est de même. Tout juste va-t-on noter une légère montée du bruit de luminance à partir de 3 200 ISO, mais rien de gênant. À 6 400 ISO, le bruit de luminance est plus présent (tout en restant largement en dessous de la barre « acceptable »), mais les images restent extrêmement bien définies, les détails étant présents dans toutes les couleurs. Le bruit de chrominance est globalement absent (sauf cas particulier) de cette tranche d’ISO.
De 6 400 à 25 600 ISO
À partir de 6 400 ISO, le bruit de luminance va se faire de plus en plus présent tandis que le bruit de chrominance va faire tout doucement son apparition. Mais jusqu’à 12 800 ISO, les images, même non post-traités sont exploitables en A3. En utilisant les fonctionnalités de correction du bruit, il est possible de viser la barre des 20 000/25 600 ISO, tout en gardant à l’esprit que les photos ne seront pas aussi « propres » qu’à 2000 ISO. Car on s’éloigne de plus en plus de la photo « d’art », bien propre et bien léchée.
Les ISO extrêmes
Jusqu’à 51 200, les photos restent encore exploitables, à condition de ne pas être particulièrement exigeant ou en connaissant bien votre logiciel de Post-Traitement. Il n’empêche que les photos s’apparentent plus à de la photo témoignage ! Le bruit de chrominance reste relativement contenu, c’est ce qui compte. Au-delà des 51 200 ISO, le bruit de chrominance va être de plus en plus présent et les couleurs vont progressivement disparaître dans un brouillard. À partir de 102 400 ISO, on flirte avec des photos extrêmes et cela ressemble de plus en plus à des amas de bruits. La tranche 102400 – 819 200 ISO devient alors purement anecdotique, présente pour l’exploit, même s’il y a de quoi être surpris par ce que l’on obtient à 819 200 !!
Le PixelShift
Rappel des modes existants
Le principe du PixelShift a été abordé dans un précédent article. Aujourd’hui, Pentax propose 3 modes pour son procédé :
- Sur pied et image statique
- Sur pied et image avec correction du mouvement
- À main levée
Ce denier mode est nouveau, capable de compenser les légers mouvements du photographe lors de la prise de vue. Sans doute aidé par la nouvelle unité accélératrice, le boîtier va analyser les clichés et rectifier les mouvements du photographe en utilisant le SR II. Ce système permet de résoudre une des faiblesses du PixelShift jusqu’à présent, celle de devoir utiliser un pied. Attention tout de même à ne pas croire qu’on va pouvoir tout prendre avec ce procédé. En cas de mouvement important du photographe ou de la scène capturée, le SR II ne pourra rien pour vous et on obtiendra un cliché étrange. De plus, le temps de traitement est particulièrement long, nettement plus qu’un fichier PixelShift « traditionnel ». Le tout pour un fichier pesant encore plus lourd !
Résultats
Le principal problème est que rares sont les logiciels capables de traiter une telle image. Lr propose bien, sans réellement le dire, un moyen d’utiliser les possibilités de ces fichiers, mais sans en donner la quintessence. Seul DCU, le logiciel de Pentax propose une prise en charge totale et officielle. Lr et RawTherapee (5.3 et supérieur) semblent aussi savoir traiter ce mode 3 qui ressemble fortement au 1 d’ailleurs, mais cela reste à creuser.
Pixel Shift Post-Traité / Pixel-Shift non Post-Traité


Toutes les photos en Pixel-Shift « à main levée » n’ont pas montré un résultat flagrant, malgré un poids important (plus de 170 Mo l’image). Et ceci quel que soit le logiciel de PT utilisé (ici Lr CC Classic et DCU). Le bilan est donc assez mitigé et, à titre personnel, je suis assez peu enthousiaste du Pixel-Shift de manière générale.
Conclusion
Les Plus
- Le changement de logiciel de l’Autofocus qui remet en selle Pentax
- Capteur 36 Mpx plein format 35 mm
- Le libre arbitre concernant le mode crop
- La sensibilité en basse lumière et la gestion du bruit électronique, exemplaires jusqu’à 20 000 ISO, impressionnantes jusqu’à 51 200 ISO
- L’écran orientable et la visée optique à 100 %
- La discrétion du déclenchement
Les moins
- Le mode rafale qui stagne
- L’absence de flash interne rédhibitoire pour certains
L’arrivée d’un mark II sur le marché 2 ans après le lancement du premier modèle soulève quelques interrogations. Alors que, 2019 étant l’année du centenaire de la marque, il aurait été logique qu’il arrive à ce moment-là. Peut-on supposer qu’il pourrait y avoir autre chose en 2019 ? Doit-on rêver un peu d’un boîtier FF plus « pro » ? Il faudra attendre pour en savoir plus.
Ce qui est certain, c’est que le mark II est une belle évolution du K-1, nettement plus important que le laisse penser la communication de Ricoh-Imaging. Il s’agit d’un excellent boîtier, doté d’un capteur bien maîtrisé par Pentax et produisant d’excellentes images, supérieures en précision par rapport à son prédécesseur. Au moins une amélioration justifie à elle seule ce mark II. Il reste quelques points gris foncé comme la vitesse du mode rafale.
Reste alors la question essentielle : faut-il acheter ce K-1 II ? Si vous ne possédez pas encore de Full Frame, ou si un autofocus plus puissant vous est nécessaire, le K-1 II est LE boîtier à acheter. Car, au vu de ce que propose le mark II, les avancées sont suffisamment importantes et intéressantes pour faire le saut.
Mais cela ne veut pas dire que le K-1 est dépassé. Il saura encore séduire de nombreux photographes. Surtout qu’un marché de l’occasion devrait permettre l’achat de boîtiers guère usagés à des prix corrects, de l’ordre de 1 200 à 1300 € en moyenne (pour rappel, les K-1 sont prévus pour 300 000 déclenchements). Donc un bon achat à envisager pour passer de l’APS-C au FF à moindre coût.