Trier vos photos

Suite à quelques retours, je rebondis ici sur ma résolution 2019 n° 8 où j’indiquais qu’il convenait de trier ses photos avant de les développer. La raison est évidente dès qu’on y réfléchit un peu. 

Pourquoi trier ? 

Quand on effectue une sortie photo (que l’on soit en vacances ou pas) ou un shooting en studio, ce n’est évidemment pas une dizaine de clichés que l’on prend, mais plutôt quelques dizaines, voire centaines. Par exemple, sur 2h de studio, il est rare que je déclenche moins de 350 fois. C’est plutôt entre 400 et 600 clichés qui sont pris. Parce que, pour une même séquence, on va varier les cadrages, faire un peu évoluer le sujet dans le mouvement et même parfois faire varier l’éclairage. C’est pareil en voyage où les clichés s’accumulent (1 semaine aux Seychelles et c’est 1500 RAW sur les cartes mémoires) ou lors d’une petite sortie photo autour de chez soi.

Au vu du nombre important de fichiers que cela représente, il n’est pas question de développer l’intégralité des clichés. Même si je compte que 2 mn par image, 400 RAW représentent 800 mn de développement, soit un peu plus de 13h. Sachant de la photo ce n’est pas mon activité principale et que j’en fais uniquement sur mon temps de loisir, c’est beaucoup trop. Or parfois, c’est beaucoup plus de 2 mn que l’on peut passer sur un cliché. Il s’agit donc de restreindre le temps que l’on va y consacrer.

Et pour cela, il faut trier !

À ce stade, je me dois d’indiquer que c’est extrêmement rare que je jette un cliché. Si je le fais, c’est parce que la photo est noire, blanche, franchement floue ou que j’ai photographié n’importe quoi (comme mes pieds par exemple). Tout le reste sera conservé. On va arguer que tout conserver c’est inutile, que cela prend de la place, etc., etc. Oui. Mais à l’heure où un disque dur de 4 Go en RAID 1 (2x4Go) coûte 280 €, il ne s’agit pas d’un vrai problème. Pour le moment, tout mon stock d’images photo (JPEG et RAW depuis 2010), soit un peu plus de 86000 fichiers, occupe 3 Go d’espace disque, sur les 4.

Comment trier ? 

Déjà il convient d’utiliser un logiciel de catalogage des images et d’importer les photos, d’abord sur disque, puis dans le catalogue. Ensuite, plusieurs méthodes s’offrent à vous. Je ne sais pas s’il en existe une meilleure que les autres. J’ai bien envie de dire que tant que le boulot est fait, tant mieux. 

Voici une méthode, la mienne, en 3 étapes

Étape 1

Je regarde l’intégralité des clichés en mode Grille, ce qui me permet d’éliminer très vite toutes les photos blanches, noires, floues (non voulu), ou étant du grand n’importe quoi (comme quand on déclenche et qu’une personne s’engage devant vous au même moment). J’utilise alors les flèches du clavier pour les sélectionner et la touche x pour la marquer en « rejetée ». Plus tard, j’utiliserais la commande « Supprimer les photos rejetées » pour les supprimer définitivement du disque. 

Étape 2

Je quitte le mode grille pour afficher la photo en grand à l’écran. Puis je les fais défiler une par une avec les flèches du clavier. Avec l’habitude, j’arrive très vite à détecter les bonnes photos des autres. Les bonnes seront notées avec une étoile (la touche 1 du clavier). Une mauvaise photo est celle qui est mal cadrée (élimination directe), où la lumière n’est pas bonne, où un détail gêne l’ensemble de l’image, etc. Il existe plein de possibilités pour qu’une photo soit moins bonne qu’une autre.

Si j’hésite entre 2, je les sélectionne toutes deux, sachant que j’y reviendrais un peu plus tard.

Étape 3

Généralement, je laisse passer quelques jours (2 à 3 semaines au minimum). Puis je reviens sur le premier édititing réalisé. Tout d’abord en regardant toutes les photos non notées (grâce aux filtres, c’est facile à les trouver). Si jamais, quelques-unes se révélaient intéressantes, alors je les note avec une étoile. Ensuite, je sélectionne les notées et je les passe en revue. Il m’arrive alors de me déjuger sur certaines. Dans ce cas, je leur enlève l’étoile.

Seules les photos notées feront l’objet d’un développement.

La phase de tri s’arrête ici. Ensuite commencera la phase de traitement des photos proprement dit. Il va avoir tout d’abord un développement « auto » de toutes les photos à 1 étoile. Un nouveau tri va ensuite débuter où j’attribuerais une deuxième étoile aux clichés prometteurs. Puis à l’issue du développement poussé, que j’aborderais peut-être un jour prochain, l’image va se voir attribuer 3, 4 ou 5 . Une photo à 5 étoiles est donc une bonne photo. Les photos d’exception recevront elles le label « Best » (le libellé bleu de Lightroom que j’ai personnalisé). À noter qu’une photo n’est pas publiable si elle n’est pas notée au moins 3 étoiles.

Et le gain ?

Récemment, j’ai été passé une semaine de vacances aux Seychelles. Durant le séjour, j’ai pris exactement 1581 clichés. L’étape 1 m’a fait passé ce chiffre à 1545. Il y a donc eu 36 rejetés (dont 34 prises sous l’eau complètement inexploitables). À l’issue de l’étape 3, il ne me « restait » plus que 565 clichés sélectionnés. Soit à peine plus d’un tiers. 

Et c’est à ce niveau que se situe le formidable gain de temps. Si je compte 2 mn de traitement par photo, développer l’intégralité me demanderait à minima 51h. Désormais, ce temps n’est plus « que de » 19h. C’est encore beaucoup, mais déjà nettement plus acceptable. J’ai donc déjà gagné une trentaine d’heures sur mon maigre temps libre, que je pourrais consacrer à autre chose… Comme faire d’autres clichés par exemple !

 

Notre temps est limité dans une journée. Entre celui qu’on passe à travailler, dans les transports, à manger ou à dormir, il ne reste plus grand-chose. Et quand on est parent, c’est encore plus réduit. Or si faire des photos est une bonne chose, les accumuler sans rien faire en est une très mauvaise. Commencer à développer toutes les photos ou la première qu’on estime intéressante sans regarder la suite est un non-sens, une perte terrible de temps. Avec comme résultat que le peu de travail effectué parte à la poubelle ou que le photographe laisse tomber le sujet pour une nouvelle série de clichés qui restera au final, elle aussi, dans les limbes du disque dur. 

Le tri est donc un gain de temps et surtout la porte ouverte à une vraie exploitation des photos. Pourquoi hésiter encore ?

 

Crédit photos & illustrations : © fyve (sauf photo en-tête)

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