Quand on achète son premier reflex, l’objectif utilisé est, soit celui fourni avec le boîtier, soit un objectif acheté séparément, de manière réfléchie. Cet achat peut être celui d’un transstandard à tout faire (type 18-135 ou 18-270), car cela correspondrait à un besoin. Dans tous les cas de figure, la question d’acheter un deuxième objectif va se poser plus ou moins rapidement. Pour certains, ce sera même un 3ème, un 4ème, etc. L’achat d’objectifs supplémentaires peut relever de plusieurs facteurs, tels que la recherche d’une qualité supérieure, ou une volonté d’utiliser des focales fixes.
Deux interrogations se posent alors fréquemment :
- En plus de mon zoom transstandard, quel objectif acheter ?
- En plus de mon zoom transstandard, quel objectif emporter avec soi ?
Il n’y a pas de réponse universelle, mais des envies de photographier propres à chacun. Par exemple, une personne qui aime la macrophotographie se devra d’avoir au moins un objectif de ce type. L’influence d’achat ou d’emport est alors directe.
Évidemment, cet article s’adressera aux utilisateurs qui auront aussi bien des objectifs de type zoom que de type focale fixe. Même si on prend comme principe que l’objectif principal est un zoom. Si c’est le cas, les objectifs complémentaires à acheter/emmener obéiront aux mêmes « règles ».
Avant de commencer quelques rappels
Premier point
N’oubliez jamais que les focales exprimées se réfèrent toujours au 24×36 (Full Frame). En APS-C, il faudra multiplier par environ 1,5 pour obtenir l’angle du champ photographié. En gros, un 50 sur un APS-C aura le même champ visuel qu’un 77 mm sur un FF. C’est la raison pour laquelle, par facilité, on écrit souvent « équivalence focale », même si c’est (complètement) incorrect !
Pour la plupart des marques, ce coefficient varie entre 1,5 et 1,6.
Pour simplifier, on va prendre comme coefficient multiplicateur, 1,5. Un 35 mm, sur un APS-C, proposera un champ visuel de 53 mm. Un 18-135 proposera lui un champ visuel comparable à un 27-202 mm sur un FF. Le transstandard de base correspondant au 24-70/2.8 d’un Full Frame sera un 16-50/2.8 (ou un 17-50/2.8).
Deuxième point
Il faut conserver en mémoire, c’est qu’il y a (peu ou prou) le même coefficient multiplicateur pour les ouvertures ! Ce qui veut dire qu’un objectif affichant un f/2.8 constant se comportera comme un f/4 pour la profondeur de champ. Mais pas pour la luminosité (ouf) ! L’ouverture du diaphragme de l’objectif restant évidemment la même.
Troisième point
Plus on a d’objectifs, moins on s’en sert. C’est bien beau d’avoir une dizaine d’objectifs, voire plus. Mais, il convient de réfléchir à leur réelle utilité et leur taux d’utilisation. Car plus on a d’objectifs, moins on utilisera chacun d’entre eux. De plus, acheter un 70-200/2.8 à 2000 € et ne prendre que 10 photos à l’année, cela revient cher de la photo.
Il y a donc une vraie réflexion à mener sur l’achat d’objectifs. Et cet article est un point de départ de cette réflexion.
Le transstandard
Pourquoi en avoir un, quel qu’il soit, est-ce intéressant, voire important ? Pour des raisons de polyvalence essentiellement. Uniquement même. Un trans–standard représente un compromis entre la qualité optique, le poids, l’encombrement et le prix. Mais ce qui va essentiellement compter dans ce choix, c’est les possibilités offertes en matière de prise de vue.
En voyage ou à l’occasion d’évènements familiaux, par exemple, c’est l’objectif idéal. C’est le seul qui vous permettra de vous adapter très rapidement en fonction des situations qui se présentent à vous. Or combien de photos ne seront pas prises parce que l’objectif n’est pas adapté ? Contrairement à une focale fixe, changer de focale avec un zoom ne prendra que 2 ou 3 s.
Le zoom est donc synonyme de polyvalence absolue. Certes, la qualité sera moindre qu’une focale fixe (quoique, avec certains zooms haut de gamme, on peut titiller certaines focales fixes). Mais ce qu’on perd d’un côté, on le gagne de l’autre. En vacances plus particulièrement où le temps est une denrée rare et précieuse.
Après, il conviendra de déterminer le modèle et le range du transstandard à acheter. Cela va dépendre de vos besoins, c’est-à-dire vos pratiques habituelles de photographie.
Chez Pentax, l’offre d’objectif transstandard en APS-C est assez importante. Cela va du 18-55 au 55-300 en passant par les 20-40 ou 18-270. Ce choix est nettement plus restreint en FF. Mis à part les 15-30, 24-70 et 28-105, on ne trouvera rien de plus que le 70-200. Évidemment, parmi eux, tous ne sont pas de qualité identique. L’excellent côtoyant parfois le médiocre.
Il n’empêche que même un objectif qualifié ici de médiocre, pourra être d’un grand intérêt pour nombre d’entre vous. Souvent les 18-135 et 18-270 sont plébiscités par les utilisateurs. D’autres se contenteront du 18-55 du kit, car le range convient.


1 58 mm, le champ focal sur FF et sur APS-C
À titre personnel, le D FA 24-70/2.8 (monté sur le K-1 puis le K-1 II) a été utilisé pour plus de 60 % de mes photos. Ce qui veut dire que mes DA* 200/2.8, D FA * 70-200/2.8, FA 31/1.8 Limited, FA 50/1.4 ainsi que quelques autres en prêt, représentent moins de 10 % chacun des photos prises.
Acheter un deuxième objectif
Pour pouvoir s’intéresser à la question « quoi emmener ? », il faut déjà avoir plusieurs objectifs. Ce qui va guider cet achat, c’est que l’objectif vous soit utile. C’est-à-dire qu’il vous sert à vos pratiques photographiques habituelles ou qu’il recouvre un nouveau besoin. Peu importe que cet achat soit un autre zoom ou une focale fixe.
Pour les pratiques habituelles, une des solutions est d’utiliser un logiciel de catalogage de photo. Ce dernier permet d’obtenir des statistiques sur les focales utilisées. Si votre objectif est un transstandard démesuré, type 18-270, et qu’au moins 15 % des clichés sont pris aux alentours de 30 mm, alors achetez un 31 !
Pour les nouvelles pratiques, il suffit de se référer au tableau de correspondance ci-dessous. Il vous permettra d’avancer dans votre choix.
Les pratiques photo
Si vous êtes un passionné de macro et que vous ne possédez pas d’objectifs dédiés, il faudra s’orienter vers un achat qui vous permettra d’en faire. Si c’est la photo de paysage qui vous passionne, alors un grand-angle devra être envisagé. Mais si vous partez en safari, alors un zoom à grandes focales sera certainement le choix le plus adapté.
L’idée est que vous devez absolument vous interroger sur ce point. Un objectif pour faire quoi ? Quand vous y aurez répondu, alors vous saurez dans quelle famille piocher. Le reste ne sera que détails, certes parfois déterminants comme le prix. Ou le fait de devoir choisir entre une focale fixe et un zoom.
Usage | Paysage | Reportage | Portrait | Sport, Animalier, Longue focale |
---|---|---|---|---|
Focale Full Frame | 12 à 30mm | 24 à 100mm | 50 à 135mm | 150 à … |
Equivalent APS-C | 8 à 20mm | 16 à 70mm | 35 à 90mm | 100 à … |
Les frontières sont souvent floues dans les usages.
Focale fixe ou zoom ?
Sur ce point, je ne prendrai pas position. Surtout que mon parc optique est composé des deux catégories. Une focale fixe, c’est un choix formateur, qui permet d’apprendre énormément en termes de cadrage et de composition. Même si son côté exigeant peut effrayer certain, il me paraît être une étape obligée dans l’apprentissage de la prise de vue. Rien ne vaut une sortie avec une focale fixe pour remettre les idées à l’endroit !
Le zoom, a contrario, c’est un choix de la facilité, qui ne permet pas de progresser aussi efficacement.
En UGA, un bon 14 ou 18, voire même 20 mm peut avantageusement remplacer le 15-30.
Connaître son ou ses objectifs
Mais ce qui est sûr, c’est que, dans le cadre de l’utilisation régulière d’un reflex, l’achat d’un deuxième objectif (au moins) est indispensable. Pour compléter l’existant, pour apporter de nouvelles possibilités. Et surtout, ce qui importera, c’est le fait de connaître ses objectifs et leurs limites. Savoir de quoi ils sont capables, ce qu’on peut en tirer et qu’on ne pourra pas faire. C’est à ce prix que vous pourrez progresser.
Quel objectif emporter avec son zoom transstandard ?
De base, le premier objectif à amener avec soi reste un transstandard. C’est ma recommandation, parce qu’il est polyvalent et qu’il vous permettra de répondre à toutes les situations… Ou presque. Et ceci est valable même pour les pros.
Le ou les objectifs qui vous accompagneront devront être choisis en fonction de vos goûts, des situations que vous allez rencontrer et des lieux sur lesquels vous vous rendez.
Ce qui veut dire qu’en voyage, il conviendra de faire un minimum de recherche (mais point trop). En safari, un 300 mm fixe peut s’avérer précieux, tandis que pour des villes, un 31 ou un 35 mm sera plus approprié. Mais si vous aimez les photos de paysage, l’achat d’un grand-angle sera à envisager. Vous pourrez privilégier un objectif qui va delà de ce que vous permet votre transstandard. Soit au-dessous du range, soit au-dessus. Ce sera à vous de décider, en fonction de vos envies photographiques.
En studio règnent les focales fixes. Et ne pas en avoir dans les catégories des 50/1.4 et/ou 85/1.4 est une « erreur ». Le premier vous permettra de faire des clichés allant du plan américain au portrait, tandis que le second permettra les portraits, les gros plans et même des photos de détail.
Et pourquoi pas un zoom ? Pour la qualité. Et parce que le studio n’est pas une activité qui se prête le mieux à ce type d’objectif.
Alors, quoi prendre ?
C’est comme vous voulez !
Cette réponse ne va pas vous plaire. Mais à la suite de tout ce qui a été dit ci-dessus, vous avez compris que ce sont vos objectifs, envies et circonstances qui vont dicter ce choix.
Sauf cas de figure particulier comme une sortie impromptue dans Paris (eh oui, j’y habite), j’ai toujours au moins 2 objectifs dans ma besace. Mon 24-70/2.8 la plupart du temps, et un autre.
Parfois, c’est 3, rarement 4. Tout simplement parce qu’au-delà de 3 objectifs, cela devient un vrai casse-tête pour une utilisation sereine. 3 objectifs me paraissent être le chiffre magique. Il permet d’avoir un 24-70/2.8, un UGA et une focale un peu plus longue (entre 85 et 200 mm), si possible à grande ouverture. La focale longue permettra aussi bien des photos dans la rue, des portraits tout en conservant l’ambiance ou des prises de vue un peu plus lointaine. Sans compter la possibilité d’avoir du flou de profondeur de champ.
Mais, une fois que vous aurez votre ou vos objectifs, le plus important sera de les prendre et aller faire des photos. Car avoir du matériel pour ne rien en faire, c’est un vrai gâchis d’argent. Sans doute la raison pour laquelle j’ai revendu le DFA 15-30, n’ayant pas de vraie utilité, et surtout parce que les UGA ne conviennent pas aux types de photos que je réalise. L’achat coup de cœur peut être une erreur. Il faut réfléchir avant, se poser les bonnes questions.
Crédit photo : © fyve